Dans un contexte de reprise du marché bio en alimentation, mais de difficultés persistantes en cosmétique, Charles Kloboukoff, le dirigeant-fondateur de Léa Nature, poursuit la restructuration du groupe et de sa gouvernance, avec pour objectifs de mieux répondre attentes des consommateurs, mais aussi de garantir l’indépendance du groupe dans le temps.
Dans la foulée de l’acquisition de Berdoues Parfums et Cosmétiques, Compagnie Léa Nature a annoncé la réorganisation de sa Business Unit Cosmétique (23% du chiffre d’affaires total), avec la nomination d’une direction collégiale chargée d’actionner les leviers de reconquête du marché.
Parallèlement, la direction du pôle alimentaire a été remaniée et un Conseil Stratégique (COSTRAT) a été créé. Présidé par Charles Kloboukoff, accompagné du DG délégué aux Affaires Financières, Juridiques et Sociales, il est composé de quatre chefs d’entreprise externes au groupe [1]. Ce COSTRAT est appelé à devenir le futur Conseil de Surveillance du groupe.
Marché cosmétique à la peine
Le chiffre d’affaires consolidé de Compagnie Léa Nature devrait atteindre 520 millions d’euros en 2025, en hausse estimée de 4%, dont 20% réalisés à l’international. L’activité alimentaire affiche une croissance soutenue de +6 % (à fin septembre) portée par une demande en hausse sur les produits bio.
En cosmétique bio, en revanche, les ventes continue de reculer et Compagnie Léa Nature accuse une baisse de son activité de -4 % (à fin septembre). La société conserve toutefois sa position de n°1 de la cosmétique bio en GMS en France avec sa marque SO BiO étic. [2]
« Le marché entre aujourd’hui dans une phase de consolidation et de redémarrage progressif. Après des années de fluctuations, nous observons l’émergence de nouveaux équilibres », explique Charles Kloboukoff.
Dans ce contexte, le dirigeant estime que les industriels sont tenus d’innover, « pour répondre aux attentes profondes des consommateurs ». Selon lui, l’innovation ne doit pas se limiter à l’offre produit, « elle doit aussi toucher les formats, les usages, les modes de distribution, l’accessibilité et enfin le plaisir et l’exotisme ». Il insiste également sur le fait que le « bio ne doit pas être un luxe », et pour garantir son accessibilité, il est essentiel de maintenir des écarts de prix raisonnables.
Fonds de dotation actionnaire
Au-delà des questions conjoncturelles, Charles Kloboukoff souhaite garantir la pérennité des valeurs incarnées par Léa Nature. Pour cela, un fonds de dotation actionnaire deviendra à terme actionnaire majoritaire, via un transfert progressif des actions du fondateur par dons et voie testamentaire.
Baptisé FICUS, pour « Fonds de soutien aux Initiatives Citoyennes, Utopiques et Solidaires », cette entité recevra dès le printemps 2026 un nouveau don d’actions de la part du dirigeant, et verra sa part du capital de la holding de Compagnie Léa Nature passer de 10% à 20%.
Le transfert progressif d’actions par dons du fondateur et voie testamentaire se poursuivra pour garantir que l’entreprise ne pourra être cédée ou dénaturée, tout en reversant les dividendes issus de ses parts à des projets d’intérêt général.
En tant qu’actionnaire principal, mais non unique, le fonds sera chargé de préserver l’ADN de l’entreprise basée à Périgny-La Rochelle, qui emploie 2000 personnes et rassemble 20
sites de production en France.
























