Avec ce qu’il qualifie de « laboratoire sur puce » (lab-on-a-chip), L’Oréal Groupe veut dévoiler aux consommateurs « la trajectoire de vieillissement de leur peau » et leur permettre de choisir plus facilement les soins les plus adaptés.

Analyse prédictive

Dans un format compact, Cell BioPrint permet de réaliser en seulement cinq minutes une analyse personnalisée de la peau. Il recourt pour cela à la « protéomique avancée », c’est-à-dire à l’étude de la composition des protéines dans le corps humain et de leur impact sur le vieillissement.

L’Oréal Cell BioPrint permet ainsi de déterminer l’âge biologique de la peau et fournir des conseils personnalisés pour ralentir l’apparition des signes du vieillissement. L’outil évalue aussi la réactivité aux ingrédients, pour prédire quels actifs seront les plus efficaces. En déterminant, si la peau sera plus ou moins sujette à certains désagréments (tâches pigmentaires ou pores dilatés, par exemple), avant qu’ils ne soient visibles, il peut ainsi aider à adopter une approche proactive du soin de la peau.

Biomarqueurs cutanés

L’analyse conduite par Cell BioPrint s’appuie sur ce que L’Oréal appelle la Longevity Integrative Science, une approche qui consiste à étudier les liens de corrélation entre les mécanismes du corps humain et l’apparence de la peau.

L’équipe de Recherche Avancée de L’Oréal a notamment identifié des biomarqueurs uniques dans la peau, capables de révéler les informations clés sur la santé de la peau et son vieillissement [1].

Puce microfluidique

Pour cette réalisation, le géant des cosmétiques s’est associé à la start-up sud-coréenne NanoEnTek, spécialisée dans la création d’instruments de tests médicaux au chevet du patient (point-of-care tests ou POCT) utilisant des puces microfluidiques spécialement adaptées à l’analyse rapide de très petites quantités d’échantillons biologiques.

Cette technologie, qui s’appuie sur plusieurs de la centaine de brevets déposés par NanoEnTek, permet de mesurer en cinq minutes la présence des biomarqueurs protéiques identifiés par L’Oréal.

Cell BioPrint fonctionne grâce à un processus non invasif. Il faut d’abord appliquer un patch adhésif sur la joue, puis l’enlever et le placer dans une solution tampon qui sera insérée dans la machine à l’aide d’une cartouche. Pendant que L’Oréal Cell BioPrint traite l’échantillon, le dispositif Skin Connect prend plusieurs images du visage et un court questionnaire sur les préoccupations liées à la peau et aux signes de vieillissement est rempli.

Lancement en Asie

L’Oréal Cell BioPrint devrait être lancé en Asie courant 2025 avec une marque de L’Oréal Groupe.

Selon L’Oréal, la croissance du marché mondial des soins de la peau est portée par des consommateurs en quête d’informations et de produits toujours plus efficaces et personnalisés. Par ailleurs, une enquête récente menée aux États-Unis auprès de 2000 utilisateurs de soins de la peau, aurait ainsi révélé que près de 80% d’entre eux déterminent les produits les plus efficaces pour eux de manière empirique. En moyenne, chaque personne aurait ainsi essayé sept nettoyants différents avant de trouver celui qui lui convient [2].