La personnalisation

L’industrie agroalimentaire décryptée par Helga Hertsig-Lavocah responsable tendance de Hint Creative Consultancy foisonne de concepts qu’il semble possible de décliner en cosmétique. La démocratisation de l’impression 3D, offre des perspectives d’individualisation sans précédents. L’ajout d’une dose d’actifs ou la transformation d’un produit par mélange devient de plus en plus fréquent dans les rayons conserves et boissons, avec des propositions comme Shake Me de William Saurin, Teavana® Shaken Iced Teas.

Chrono-cosmétique et harmonie naturelle

La nature apparaît aussi plus que jamais comme une importante source d’inspiration. « On dépasse les offres gorgées d’ingrédients naturels pour aller vers des concepts saisonniers qui s’adaptent aux besoins spécifiques de la peau au printemps, en été, automne, ou hiver comme chez Dong Fang Ji Dao ou encore Arimino Mint Shampoo. De plus, retrouver une peau saine et dépolluée en mimant ce que la nature fait de mieux dans ce domaine est une quête forte en Asie mais aussi dans la plupart des grandes villes du monde. L’utilisation d’ingrédients spécifiques comme l’ail, les champignons détoxifiants, la fleur de lotus, connues pour leurs activités dépolluantes se répand,  » explique Florence Bernardin fondatrice d’Info & Inspiration.

La révolution des communautés

Les consommateurs d’aujourd’hui et notamment les jeunes générations sont en train de révolutionner l’acte d’achat. «  Les consommatrices cherchent des avis et des conseils désintéressés sur internet avant d’acheter. Les blogs influencent les achats à hauteur de 23% contre 7% pour la presse féminine. La démocratisation du Do It Yourself pousse également les femmes à regarder des tutoriels pour apprendre à se maquiller ou à se coiffer. On recense 14 millions de vidéos beauté sur You Tube et des influenceurs comme Michelle Phan recueillent jusqu’à 7 millions de suiveurs alors que des marques pourtant très présentes sur le marché atteignent au mieux les 500 000, » souligne Géraldine Cohen fondatrice du site de social shopping The Beautyst.

Aux États-Unis, l’enseigne de maquillage NYX, a atteint en 10 ans 100 millions de dollars de chiffre d’affaires en n’investissant ni dans les médias, ni dans la pub ni dans les promotions, c’est un exemple de réussite d’une société de digital pur qui vient d’ailleurs d’être rachetée par L’Oréal.

Des consommatrices plus âgées

D’un autre côté, on note un vieillissement des consommatrices « une femme sur deux est aujourd’hui âgée de 50 ans et plus, » précise Stéphane Soudillat de Little Less Conversation et « 86% d’entre elles affirment ne pas comprendre les messages publicitaires et en concluent qu’ils ne leur sont pas destinés. Or sur cette tranche d’âge, le pouvoir d’achat pour un soin de visage est de 87 euros par an soit 15 euros de plus qu’une femme de 40-59 ans et 47 euros pour les 25-39 ans ».

En Asie comme en Amérique du Nord, de grands acteurs de la cosmétique se sont déjà emparés de ces nouvelles demandes en proposant des produits novateurs et des concepts marketing uniques. À suivre…