Didier Bourgine, Président du Directoire, Augros

Premium Beauty News - Cent ans et en pleine forme !

Didier Bourgine - Comme beaucoup d’entreprises historiques, nous avons tout connu ! Le « très haut » puis le « bas » et aujourd’hui nous pouvons être fiers, d’avoir résisté aux crises conjoncturelles et de se retrouver dans une entreprise performante qui réalisera 18 millions de chiffre d’affaires cette année, avec 31 presses à injecter de 80 à 400 tonnes, 40 robots, 5 lignes de vernissage, 3 cloches de métallisation, 170 collaborateurs, près de 140 millions d’unités produites en 2018.

Alors en effet, pour des centenaires nous sommes plutôt en forme !

Premium Beauty News - Quelques mots d’histoire pour resituer cette entreprise …

Didier Bourgine - Il y a presque six décennies, Jacques Augros participe à la révolution des bouchons en verre des flacons de parfum avec ce qui est considérée à l’époque comme une innovation majeure, le système « Plast-Emeri », développé avec Pochet suivi par le système « Opercule », utilisé par les plus grandes marques. En 1980, mon père, Jacques Bourgine rachète Augros. Je l’ai rejoint en 1991.


Nous travaillons alors sur trois axes qui constituent toujours l’armature de notre stratégie industrielle :

 La globalisation des compétences afin de maitriser et couvrir toute la chaine de la valeur avec le rachat en 1998 de l’entité de métallisation sous vide et laquage MSV.
 L’innovation comme fer de lance pour apporter des solutions uniques et qui s’adaptent aux évolutions du marché comme la solution de lestage standardisée et automatisée dite Comp’Steel, ou bien le Ready To Pack, un process de développement standardisé pour reduire de 30% les temps techniques de mise sur le marché, et enfin, l’intégration des poussoirs de pulvérisation des « spray caps » qui simplifient la gestuelle.
 L’automatisation, pilier de l’amélioration continue, de la maitrise des coûts et de la qualité totale,.

Premium Beauty News - L’automatisation est véritablement la solution ?

Didier Bourgine - Dans notre métier, il n’y en a pas d’autres ! Et c’est indispensable pour gagner suffisamment d’argent et réinvestir. Toutes nos presses sont aujourd’hui automatisées avec des robots trois axes, et nous en sommes à 9 robots six axes au niveau des lignes de parachèvement et d’assemblage.

Premium Beauty News - Vous avez également fait des choix sur le plan commercial…

Didier Bourgine - J’ai abandonné le « mass », et me suis spécialisé sur le haut de gamme et le spécifique. Nous nous concentrons sur les grandes marques européennes. Nous avons la chance extraordinaire d’avoir en Europe dans un rayon très accessible le « top » de la parfumerie et de la cosmétique mondiale. Quant à l’unité de laquage et de métallisation, elle ne travaille qu’à 15% pour nous. Tout le reste de l’activité est réalisée en rang 2 mais le plus souvent prescrite par les donneurs d’ordre. Et nous acceptons des commandes de 10.000 à un million de pièces. Rapidité, flexibilité…, et réactivité sont nos maîtres-mots !

Premium Beauty News - Et les outillages ?

Didier Bourgine - Nous les sous-traitons mais nous maîtrisons ! Tous nos moules sont conçus et mis au point en interne. Ce département travaille en quasi 3x8. Ce qui nous permet de raccourcir les temps de développement et également de réaliser des économies substantielles par la standardisation de leurs conceptions.

Premium Beauty News - La parfumerie mais aussi le skin-care et un peu le maquillage ? Pouvez-vous citer quelques réalisations récentes ?

Didier Bourgine - Aujourd’hui 90% des packs que nous développons intègrent du traitement de surface. Notre dernier spray cap pour INCC Parfums, Mercedes-Benz The Move, est bleu métallisé avec un poussoir spécifique assemblé en automatique. Dans le segment maquillage, nous avons réalisé le décor d’Ultra ROUGE de Dior un laquage complexe particulièrement exigeant sur le boitier en aluminium de Tesem.