Ces lingettes, qui favorisent notamment la formation dans les égouts de spectaculaires montagnes de graisse, surnommées "fatbergs", sont devenues omniprésentes ces dernières années parmi les produits de nettoyage et d’hygiène. Pour la période 2015-2020, vingt lingettes en moyenne ont été retrouvées par section de 100 mètres de plage dans tout le Royaume-Uni, souligne le gouvernement dans un communiqué.

Pollution, microplastiques et engorgements

L’interdiction ne concerne que les lingettes contenant du plastique, particulièrement nocives pour l’environnement. En effet, une fois dans la nature, ou lorsqu’elles sont introduites dans les systèmes de collecte des eaux usées, "elles peuvent se décomposer en microplastiques qui empoisonnent la faune et entrent dans la chaîne alimentaire", ajoute le communiqué.

Mais, avec ou sans plastique, "toutes les lingettes humides contribuent au blocage (des canalisations) et à la pollution lorsqu’elles sont jetées dans les toilettes", précise la secrétaire d’État pour l’Eau Emma Hardy, qui appelle la population à les jeter uniquement dans les poubelles.

Alors que l’emballage de nombreux fabricants les labellisent comme "jetables dans les toilettes", les autorités tentent d’obtenir des fabricants qu’ils retirent cette mention des emballages. Les blocages de canalisations ont nécessité des réparations et interventions évaluées à près de 200 millions de livres (environ 227 millions d’euros) par an, souligne le communiqué.

En 2018, le Musée de Londres avait exposé pour la première fois un fragment d’un "fatberg", composé en partie de lingettes, qui bouchait un égout de la capitale britannique. Solide comme un roc, le fatberg mesurait 250 mètres de long et pesait 130 tonnes.

Déjà interdites au Pays de Galle

La législation annoncée mardi ne concerne que l’Angleterre. Le pays de Galles a déjà interdit les lingettes, et l’Ecosse et l’Irlande du Nord devraient légiférer dans le même sens d’ici la fin de l’année.

Certaines exceptions sont prévues, notamment pour les usages réservés aux professionnels de santé. Les pharmacies agréées pourront ainsi continuer à vendre des lingettes contenant du plastique, à condition que celles-ci ne soient pas immédiatement visibles ni mises en avant auprès des clients.

La fabrication et l’exportation de ces lingettes restent autorisées. Toutefois, des restrictions de production plus strictes pourraient être mises en place une fois les récentes modifications entrées en vigueur.

La loi n’entrera en vigueur qu’au printemps 2027, pour donner le temps aux détaillants de s’adapter, selon le gouvernement.