Hervé Vue, Directeur Commercial Stora Enso Consumer Board France

Une année 2012 démarrée « tambour battant » pour le numéro un mondial du carton (en volume) qui a la particularité (et l’atout selon ses dirigeants) d’avoir sans doute le choix le plus large de gammes de cartons à offrir sur le marché, depuis les sortes à base de fibres vierges jusqu’à celles à base de fibres recyclées. « Il est clair, explique Hervé Vue, Directeur Commercial Stora Enso Consumer Board France, que le carton, et donc le secteur de l’emballage, est plus que jamais un produit stratégique pour le Groupe. Nous sommes évidemment conscient de l’impact des technologies nouvelles de l’information sur notre métier et de ses conséquences inévitables sur la production mondiale de papier impression écriture.  » D’où les investissements constants sur le créneau de l’emballage. « D’où aussi, précise Hervé Vue, les recherches importantes menées par nos ingénieurs pour que ce matériau puisse être utilisé, là où on ne l’attend pas et qu’il puisse remplacer dans certains domaines d’autres matériaux comme le plastique ou le métal  ».

La forêt…, la base du métier !

Au chapitre des investissements, deux annonces viennent d’être faites qui marquent bien la volonté du groupe finlandais d’être présent partout dans le monde pour servir un marché client toujours plus exigeant. La Chine, par exemple, où Stora Enso vient de confirmer la construction d’une usine d’une capacité de 450 000 tonnes par an de carton et de 900 000 tonnes de pâtes. Une opération menée conjointement avec The Guangxi Forestry Group. Montant total de l’investissement, 1,6 milliard d’euros. Principal objectif, produire du carton pour liquides alimentaires et autre supports premium pour le marché des produits de consommation. Démarrage prévu, quatrième trimestre 2014.

« Ce qui est important, insiste Hervé Vue, c’est la démarche industrielle de notre Groupe dans ce genre d’investissements et de la philosophie qui l’accompagne. La forêt est la base de notre métier. Et bien nous commençons par mettre en place les conditions nécessaires à une bonne exploitation de cette forêt bien avant de construire une usine. On s’assure avant tout des disponibilités en matières premières, quitte à investir quelquefois dix ans avant dans la plantation de bois d‘Eucalyptus, comme en Uruguay. Au Vietnam, nous en avons même profité pour participer à un vaste programme de déminage des forêts. »

Autre profession de foi importante inscrite au cœur des quatre objectifs clés du groupe, la notion de « renouvelable  ». « Nous avons la chance inouïe de travailler dans un secteur où cette notion est permanente ». souligne-t-on chez Stora. « Elle est même notre raison de vivre, depuis l’exploitation des forêts jusqu’à la fin de vie de nos produits. Il fallait donc ne pas hésiter à l’affirmer et à le mettre en avant ! ».

Pour Jouko Karvinen, Pdg de Stora Enso, le message est clair : « La construction de cette nouvelle usine en Chine s’inscrit dans le même processus. À savoir, une usine intégrée au top niveau qui s’inscrit bien dans cette notion de ‘matière première renouvelable’ au bénéfice des consommateurs chinois au sein du marché consommateur le plus dynamique du monde  ».

Jouko Karvinen, Pdg de Stora Enso

Le carton, là où on ne l’attend pas !

Autre champ de développement pour les responsables de Stora, les papiers et les cartons du futur, ou comment utiliser cette matière première pour des applications qui semblent jusqu’à présent hors de portée. « Nous sommes tout proche d’aboutir à des résultats concrets », souligne Hervé Vue. « Nous proposons déjà des matériaux composites à base de bois qui surclassent largement certains plastiques et qui surclasseront demain certains métaux. Pour preuve, les essais concluants déjà réalisés pour fabriquer des planches de surf et qui donnent un sacré coup de vieux aux plastiques.

Une série de révolutions qui ne manquera pas de toucher aussi le secteur de l’emballage Premium. « Pour l’heure, explique Hervé Vue, la commercialisation de notre nouvelle gamme Ensocoat lancée en janvier 2010 a largement dépassé nos prévisions. L’usine d’Imatra, avec sa machine 2 d’une capacité de 220 000 tonnes/an que nous avons ultra-spécialisée sur ce créneau du Premium ne cesse de monter en puissance. Le résultat d’un travail de fond à la fois sur la qualité du produit et du service, mais aussi sur la communication. C’est sans doute la première fois dans l’histoire du groupe qu’il y a eu la volonté de réunir toutes ces conditions. Et les résultats sont là !  »