Le projet a permis la construction de nouveaux outils et technologies, ainsi que d’un cadre permettant de les relier. Remplacer les expérimentations animales traditionnelles par de la toxicologie prédictive nécessite aussi une compréhension profonde et détaillée de la façon dont les produits chimiques provoquent des effets indésirables chez les humains. SEURAT-1 a mis en évidence des mécanismes dits adverse outcome pathways (AOP), avec le détail des étapes biologiques conduisant à un effet néfaste sur la santé, en commençant par l’événement moléculaire initiateur.

Toxicité hépatique

Comme de nombreuses substances affectent le foie, les scientifiques de SEURAT-1 ont concentré leurs efforts sur la compréhension et la surveillance des différents mécanismes toxicologiques qui le concernent.

Ils ont, par example, mis à jour les AOP de trois problèmes toxicologiques du foie : la fibrose, la stéatose et cholestase.

Un autre exemple est le projet HeMiBio, qui a conduit à la construction d’un appareil miniature qui imite le foie humain et évalue ce qui arrive aux cellules lorsqu’une substance chimique les traverse. Cet appareil a déjà été utilisé pour comprendre les mécanismes de toxicité de médicaments bien connus.

De son côté, le projet Notox a développé un modèle de foie en 3D utilisé pour l’étude de la toxicité de l’exposition chronique.

Pour aider à repérer les substances chimiques susceptibles de nuire au foie, le projet de Detective a identifié une série de biomarqueurs de toxicité hépatique.

Enfin, un projet d’usine à cellules appelé SCR&Tox a permi de créer des cellules souches pluripotentes humaines à partir de la reprogrammation de cellules matures et ainsi de former des cellules de foie fraiches.

EUToxRisk, le prochain grand programme européen sur les alternatives aux tests sur animaux, reprendra les conclusions de SEURAT-1. « Le projet SEURAT-1 a permis des travaux révolutionnaires pour la création d’une boîte d’outils pour la mise au point de méthodes alternatives validées,  » explique Bob van de Water de l’Université de Leiden aux Pays-Bas et coordinateur EUToxRisk. « Une grande partie sera intégrée dans le nouveau projet UEToxRisk. En outre, le concept d’étude de cas développé au sein de SEURAT-1 sera un élément central du programme UEToxRisk,  » ajoute-t-il.

Cosmetics Europe poursuivra ses efforts en matière de recherche, à la fois via son partenariat avec le programme EUToxRisk et via son programme Long Range Science Strategy (2016-2020), qui utilisera également les acquis de SEURAT-1.

Rappelons que les tests sur animaux pour les cosmétiques sont totalement interdits en Europe depuis 2013 et que de nombreux pays dans le monde avancent dans cette voie.