Après avoir connu plusieurs années de progression à deux chiffres entre les années 2007 et 2011, les marchés du bio - en cosmétique comme en alimentaire - connaissent aujourd’hui un ralentissement de leur croissance. L’étude prospective, initiée par Organics Cluster - qui regroupe les acteurs du bio en région Rhône-Alpes - et Cosmebio, avait ainsi pour objectif d’aider les acteurs de ce secteur à mieux comprendre les ressorts de ces marchés et en anticiper les évolutions possibles.

Cosmebio et Organics Cluster ont dévoilé les résultats d’une nouvelle étude prospective

Le premier scénario proposé par l’étude (« Bio émergent ») dessine un marché de la cosmétique bio peu avancé en 2025, peinant toujours à se structurer. Selon ce scénario, la multiplication des démarches privées, la complexité du discours, la confusion des labels et le manque de marketing de masse limitent le développement du segment et les TPE et PME du bio sont fortement concurrencées par les grosses structures de la cosmétique conventionnelle. Dans ce contexte, la stratégie gagnante consiste, selon les auteurs de l’étude, à proposer davantage de transparence et de traçabilité aux consommateurs.

Le deuxième scénario (« Bio référent ») dessine, au contraire, une cosmétique bio gagnante et fait le pari que le bio deviendra une véritable valeur refuge dans un contexte de crises sanitaires et environnementales à répétition. Reconnus et largement soutenus par les pouvoirs publics nationaux et européens, les acteurs parviendraient à se fédérer et à s’organiser autour d’une contractualisation vertueuse, poussés par des citoyens prêts à payer pour leur bonne santé. La responsabilité sociale et environnementale (RSE) et les démarches éthiques concernant les approvisionnements seront alors au coeur de la réussite.

Le troisième scénario envisage une « cosmétique bio financière et libérale ». Dans un contexte économique difficile, les entreprises se regrouperaient dans le but d’être plus compétitives. Les grands groupes cosmétiques, de plus en plus impliqués dans une démarche RSE, rachèteraient massivement les TPE/ PME du secteur du bio. La filière communiquerait alors plutôt sur une cosmétique dite « naturelle » avec des produits disponibles en grande surface à des prix bas. Dans cette hypothèse, la stratégie gagnante consiste à proposer une cosmétique bio plus accessible et innovante.

Enfin, le quatrième scénario, décrit une « cosmétique bio suspecte », aux principes dilués et sans vraie spécificité. L’hypothèse est ici que le renforcement des réglementations amène la cosmétique conventionnelle vers un plus grand respect de l’environnement. En parallèle, des scandales au sein de la cosmétique bio pourraient aussi la fragiliser considérablement. Les consommateurs se détourneraient alors vers d’autres valeurs, l’achat local par exemple. La stratégie gagnante consiste ici à entretenir une proximité et un lien de confiance avec le consommateur.

S’il est difficile de dire lequel est le plus probable, ces quatre scénarios ont le mérite de permettre de bien discerner les principaux enjeux et leviers du marché de la cosmétique bio et aussi de mieux comprendre ses difficultés actuelles.