Les récentes alternatives pour la conservation des produits cosmétiques gagnent en popularité, selon le dernier rapport Technical Insights [1] d’Organic Monitor. Le succès des agents de conservation alternatifs est lié à la forte demande des consommateurs pour les cosmétiques naturels ou biologiques. En outre, les préoccupations récentes sur la sécurité des parabènes, accusés d’imiter les oestrogènes, ont conduit de nombreux consommateurs à se montrer de plus en plus réticents vis-à-vis de ces substances largement utilisées. Les législateurs français et danois envisagent d’ailleurs leur possible interdiction. En conséquence, un nombre croissant de fabricants se tourne vers d’autres conservateurs classiques, comme le phénoxyéthanol, ou bien vers d’autres systèmes.

Les fabricants de cosmétiques naturels ou biologiques utilisent traditionnellement des conservateurs naturels tels que l’extrait de pépins de pamplemousse, mais nouveaux matériaux et nouvelles technologies sont de mieux en mieux acceptés.

« Beaucoup d’entreprises utilisent des systèmes de conservation composés d’ingrédients naturels multi-fonctionnels,  » explique Judi Beerling, Technical Consulting chez Organic Monitor. Ces mélanges synergiques disposent de propriétés antimicrobiennes, tout en n’ayant pas à être enregistrés comme agents de conservation auprès des autorités concernées. Parmi les autres techniques « d’auto-préservation » figure aussi, par exemple, la technologie des barrières, qui implique la création d’obstacles successifs destinés à bloquer la croissance des micro-organismes dans les formulations cosmétiques. Certaines entreprises utilisent des matériaux qui réduisent le pH de la formulation, ou disposant ajoutent des émollients capables de perturber les membranes, tandis que d’autres vont stimuler les systèmes de conservation naturels par l’utilisation d’agents chélateurs ou d’une alternative au glycol. L’emballage joue également un rôle important, avec de nombreux fabricants de cosmétiques naturels ou biologiques optant pour des emballages airless afin de réduire les risques de contamination.

Toutefois, selon Organic Monitor, le rapport coût efficacité de ces nouveaux systèmes de conservation alternatifs est bien moindre que celui des parabènes. «  La plupart des conservateurs alternatifs ont des prix exprimés en multiples de ceux des parabènes. Il y a aussi des problèmes de stabilité et de sécurité associés à des substances naturelles. Et l’approvisionnement pourrait également être un problème dans le cas d’une utilisation à grande échelle dans les produits cosmétiques », souligne le cabinet d’études de marché.

Au final, le système de conservation est généralement le problème technique numéro un des produits cosmétiques naturels ou biologiques. Des différences significatives demeurent entre les normes en matière de conservateurs autorisés et interdits.

Organic Monitor présentera les principales conclusions de son étude Technical Insights lors d’un atelier intitulé Formulating Paraben-Free Cosmetics dans le cadre du prochain Sustainable Cosmetics Summit, qui se tiendra du 17 au 19 mai 2012 à l’hôtel InterContinental New York Barclay.