Johann Vitrey

Premium Beauty News - La parfumerie alternative connaît la croissance la plus importante du marché, les lancements dans ce domaine ont été supérieurs à ceux de la parfumerie sélective en 2016, Esxence s’annonce donc plutôt bien ?

Johann Vitrey - Non, le secteur de la parfumerie de niche ne va pas si bien, principalement en France parce qu’il y a trop de marques, et la plupart sont vides. Les plus grands noms se sont fait racheter et vont bien mais beaucoup sont arrivés rapidement sur le marché sans avoir les reins assez solides, ces marques peinent aujourd’hui à s’en sortir. Les italiens savent faire un business d’un marché artisanal mais en France, l’arrogance a dominé la clairvoyance. Le salon Esxence sera l’occasion d’un grand tri pour les marques françaises. Beaucoup ne se sont pas posé les bonnes questions, ou n’ont pas identifié les bonnes raisons.

Premium Beauty News - À quoi peut-on s’attendre ?

Johann Vitrey - Les marques qui vont rester ont une vraie base, ce sont principalement les marques patrimoniales. Beaucoup d’autres sont allées trop vite et sont arrivées en bout de course après 3 ou 5 ans d’existence, n’ayant pas de positionnement fort et d’assurance financière. En revanche, nous allons voir arriver de nouvelles pépites qui elles, ont pris le temps d’installer leur base avec un vrai concept artistique comme la marque Sabé Masson par exemple, qui a attendu d’avoir une certaine maturité pour se présenter sur Esxence. Ces marques seront réellement en mesure de faire du business.

Le salon Esxence se tiendra à Milan du 23 au 26 mars 2017.

Premium Beauty News - Des marchés comme la Russie ou l’Europe ont marqué un ralentissement, y a-t-il d’autres opportunités ?

Johann Vitrey - La bonne surprise viendra de la découverte de nouveaux marchés très dynamiques, bien que jusqu’alors boudés, comme le Pakistan ou l’Afrique de l’Ouest. Pour information, il y a 1,5 million de multimillionnaires à Karachi et un réseau de points de vente hyper luxe. Ces nouveaux acheteurs vont faire fureur, ils ont pris le temps de l’observation, aujourd’hui les marques ont besoin d’eux, à leur tour d’être exigeants. Ces exigences porteront sur la qualité des produits en fonction du climat et des peaux, l’accompagnement qui devra aller bien au-delà de la mise à disposition d’échantillons, et les conditions de taxes douanières. La jeunesse de ces pays, souvent éduquée en Europe, est très ouverte à un nouveau type de parfumerie. Il va y avoir une modification des codes.