Gérard Raymond, président de LF Beauty

Premium Beauty News - Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le Groupe Li & Fung ?

Gerard Raymond - Certainement, Li & Fung est un leader mondial dans la conception, le développement, le sourcing et la logistique de biens de consommation pour les grandes marques et les distributeurs du monde entier.

Li & Fung a été fondée en 1906 dans le sud de la Chine, la société basée à Hong Kong possède plus de 300 sites dans plus de 40 marchés différents. Notre réseau comprend plus de 26000 employés et 15000 fournisseurs dans le monde. Nos relations avec les clients, notre réseau de fournisseurs et nos activités sont sans équivalent ; nous sommes fiers d’être un partenaire de choix, tout au long de la supply chain, pour les marques et les distributeurs à travers le monde.

Notre gamme de produits comprend les vêtements de mode, les vêtements pour enfants, les vêtements de sport, les vêtements d’extérieur, les sacs à main et accessoires, les chaussures, les articles de beauté, le mobilier et les articles d’ameublement, les textiles pour la maison, les produits et cadeaux saisonniers. Notre clientèle comprend un large éventail de marques et de distributeurs, tels que les marques nationales, les magasins spécialisés, les grands magasins, les sites de commerce en ligne, les clubs, les hypermarchés et les discounteurs.

Premium Beauty News - Impressionnant, en effet ! Que représente LF Beauty au sein de la société ?

Gerard Raymond - LF Beauty c’est une équipe à l’échelle mondiale, de plus de 3000 personnes réparties à travers le monde. Nous sommes des formulateurs et des fournisseurs de packagings, d’applicateurs et d’accessoires, et nous avons aussi une expertise dans le remplissage et la PLV. Nous sommes en train d’acquérir une position de leader en matière de technologies numériques. Nous possédons des usines aux États-Unis, au Royaume Uni, en Chine, en Indonésie et en Thaïlande. Le tout enrichi par des laboratoires R&D au Royaume Uni, en Chine et en Thaïlande.

Premium Beauty News - Quels sont les grands principes de cette nouvelle organisation ?

Gerard Raymond - Les besoins de nos clients sont clairs : ils veulent une innovation continue et une réponse globale à leurs besoins. Pour nous, cela signifie que les clients cherchent des moyens de se différencier et apporter de la valeur ajoutée à leur offre, ils sont donc à la recherche d’un partenaire capable de leur fournir cette réponse globale dans les meilleurs délais (d’ou l’importance du Speed to Market) et avec le niveau de qualité optimum qu’ils sont en droit d’attendre. Notre nouvelle organisation tient compte de tout cela. Nous avons la chance d’opérer sur plusieurs continents, et comme je l’ai dit plus haut d’avoir une capacité de réponses en matière de formulation, de packagings, d’applicateurs, d’accessoires et même d’outils PLV, sans oublier notre expertise grandissante dans le domaine de la beauté connectée dont certains visiteurs privilégiés ont pu voir des applications concrètes lors des derniers évènements BtoB de MakeUp in Seoul et MakeUp in Paris.

Premium Beauty News - Vous revendiquez le fait d’être capable d’offrir des solutions à travers l’ensemble du spectre de la « Beauté » !

Gerard Raymond - Nous ne revendiquons rien, nous préférons souligner que nous disposons de solutions dans le domaine du parfum, du skin care, du hair care, de l’oral care, du maquillage, etc. Nous sommes présents dans tous les secteurs de la beauté et pour illustrer cela, nous avons récemment fait des investissements pour accroitre nos capacités en formulation et en fabrication de masques pour le visage, l’une des catégories les plus dynamiques dans le skincare ; le fruit de ces investissements sera visible dès le quatrième trimestre de cette année.

Premium Beauty News - Le partenariat avec Cosmecca, la société Coréenne, montre également votre volonté de travailler avec les meilleurs dans les secteurs que vous visez !

Gerard Raymond - Vous savez que Les entreprises sud-coréennes sont devenues la référence en matière de produits de soin innovants en Asie. Nous voulons permettre à nos clients d’accéder à ce que le secteur de la formulation et de la fabrication sud-coréens ont de mieux à offrir. La société Cosmecca est l’un des premiers fournisseurs de produits de beauté en Corée du Sud, il était donc naturel pour nous de collaborer avec eux.

Selon les termes de l’accord annoncé en mars nous nous appuyons sur la force combinée de nos équipes R&D et sur nos capacités de production en Corée du Sud, en Chine, en Thaïlande, au Royaume Uni et en Indonésie. Les deux sociétés mutualiseront également leurs efforts commerciaux pour leurs nouveaux produits comme pour les gammes existantes et maximiseront les opportunités commerciales pour les clients de Li & Fung en Europe et aux États-Unis.

Premium Beauty News - Autre sujet auquel vous tenez particulièrement, celui du développement de tous les outils capables de vous placer en position de leader dans le domaine de la beauté connectée !

Gerard Raymond - Nous voyons cela comme le plus grand challenge des prochaines années pour l’industrie cosmétique. Demain, avec l’intelligence artificielle, il sera possible d’aller encore plus loin et de corriger notre image en temps réel. Comme notre équipe a eu l’occasion de le montrer au cours de MakeUp in Paris en juin dernier, on pourra ajouter à nos outils de la voix pour entendre des conseils beauté mais aussi santé. Les miroirs de salle de bain effectueront des diagnostics et des comparaisons dans le temps. Nous essayerons virtuellement notre garde-robe et nos accessoires tout en ayant la possibilité de les partager sur le web. Nous aurons notre clone en 3D grâce à l’holographie. Certaines applications semblent être encore un peu lointaines mais d’autres sont très proches. Nous avons déjà conçu pour les plus grandes marques des projets mettant en œuvre des technologiques liées au numérique. La technologie est la première étape et nous pouvons l’utiliser pour attirer l’attention des clients, cependant, ce qui devrait vraiment primer est de faire coopérer les consommateurs avec les marques, de les faire jouer, de les surprendre et surtout avant de lancer sa solution technologique, de bien l’expérimenter. Les interfaces doivent être intuitives et capturer rapidement l’attention pour déclencher l’acte d’achat.

Permettez-moi de partager avec vous une étude de cas spécifique : l’année dernière, nous avons développé une application interactive sous la forme d’un jeu pour le lancement du nouveau parfum d’Estée Lauder MYNY by DKNY. Pendant trois semaines, des vitrines interactives avec détection de mouvement furent installées chez Debenhams sur Oxford Street. Ainsi, lorsque des passants longeaient la vitrine du magasin, l’écran interactif les invitait à suivre l’image du flacon de parfum en mouvement dans la vitrine numérique. Des photos étaient prises et remises dans la boutique aux passants qui pouvaient ainsi les partager sur les réseaux sociaux. Ce fut une expérience consommateurs vraiment intéressante et amusante.