Près d’un Français sur trois (29%) consomme des compléments alimentaires, contre un sur deux, il y a 8 ans. Photo : © stock_colors / Istock.com

En tête de gondoles, les boîtes detox, les complexes minceur, gélules de vitamines ou chewing-gums coupe faim séduisent de plus en plus de Français, en quête de produits sains et de médecines douces. Près d’un Français sur trois (29%) en consomme aujourd’hui, contre un sur deux il y a 8 ans, selon les premiers chiffres de l’étude sur les consommations et habitudes alimentaires de Français (INCA 3) menée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). La tendance gagne aussi les enfants puisque 19% des 3-17 ans sont concernés contre 12% en 2009.

Le marché des compléments alimentaires représenterait 1,62 milliard d’euros de chiffre d’affaires en grandes et moyennes surfaces en 2017, soit une hausse de 5,2%, selon le Syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet). Les ventes des produits minceur (+38%), bronzage (+25%) et sommeil-détente (+25,6%) en supermarchés connaissent une croissance supérieure à celle des produits beauté (+0,2%).

Le marché est si porteur que des pureplayers, spécialisés dans la vente de compléments naturels sur Internet, se lancent désormais dans l’expérience du commerce physique. C’est le cas de la PME française Onatera (ex Maboutiqueonaturel) qui compte 500.000 clients et qui vient d’ouvrir un magasin à Aix-en- Provence, dont les 2/3 des rayons sont consacrés aux compléments alimentaires.

Mise en garde sanitaire

Face à cet engouement, l’agence sanitaire Anses publiait le 7 juin dernier une mise en garde recommandant d’éviter de multiplier les sources de vitamines et minéraux « en l’absence de besoins établis », particulièrement pendant la grossesse, ce qui pourrait exposer à des risques la santé de l’enfant à naître, ou en cas de maladie cardiaque, d’une insuffisance rénale, d’une altération des fonctions du foie ou de troubles neuropsychiatriques, selon un autre avis de décembre 2016.

À noter que les carences éventuelles en vitamines et nutriments, malgré une alimentation équilibrée, peuvent s’expliquer par une malabsorption intestinale. Une déficience en vitamine B12 peut par exemple être décelée dans un bilan sanguin sans être pour autant végétarien. Dans ce cas, un médecin peut prescrire un supplément pour équilibrer l’apport.