Les résultats du dernier Baromètre sur la biodiversité, qui ont été récemment divulgués à Paris par l’Union for Ethical BioTrade (UEBT), révèlent un niveau de sensibilisation sur ces questions généralement élevé dans le monde entier. En effet, l’édition 2012 du baromètre révèle que 76% des répondants dans le monde connaissent la notion de développement durable et 64% celle de biodiversité. Les taux de sensibilisation sont particulièrement élevés au Brésil (97%), en France (96%), en Suisse (83%) et en Corée du Sud (73%). Des différences significatives existent entre les pays, même au sein de la même région.

Toutefois, la compréhension de la notion de biodiversité, mesurée par le nombre de personnes qui fournissent des définitions correctes, reste limitée : nulle part elle de dépasse 50%.

Cette année, l’enquête a été menée auprès de 8000 consommateurs dans huit pays : le Brésil, la France, l’Allemagne, l’Inde, le Pérou, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis, avec une attention particulière accordée aux pays émergents.

«  Les économies émergentes ne sont pas seulement les marchés de l’avenir, elles influencent aussi de plus en plus l’ordre du jour la durabilité,  » explique Rik Kutsch Lojenga, Directeur exécutif de l’UEBT. « Beaucoup de consommateurs dans ces économies émergentes sont intéressés par les questions environnementales et sociales. Interrogés sur leur comportement d’achat, 41% des consommateurs au Brésil, l’Inde et le Pérou ont indiqué qu’ils prêter attention aux valeurs sociales et environnementales d’une marque. Niveaux qui sont plus élevés que ceux sur les marchés occidentaux. »

L’importance de la traçabilité dans les filières d’approvisionnement en ingrédients naturels est mise en évidence par le fait que 85% des consommateurs dans le monde disent rechercher des ingrédients naturels dans les produits cosmétiques, et que 69% indiquent prêter attention au lieu d’où proviennent les ingrédients des produits cosmétiques.

Les consommateurs apprécient aussi les efforts de durabilité des entreprises. Ils aimeraient voir plus de transparence autour des pratiques d’approvisionnement et ont plus confiance quand ces pratiques bénéficient d’une accréditation externe. Selon le Baromètre UEBT, 74% accordent une attention particulière aux étiquettes environnementales et éthiques lors de l’achat des produits alimentaires et cosmétiques. 78% font davantage confiance à une société dont l’engagement en matière d’approvisionnement éthique et de respect de la biodiversité est vérifié par un organisme indépendant.

Enfin, plus de 80% des consommateurs interrogés aimeraient être mieux informés sur les pratiques des entreprises en matière d’approvisionnement. Pourtant, selon l’UEBT, sur les 100 plus grandes entreprises mondiales du secteur de la beauté, 54 mentionnent la durabilité dans leurs rapports ou leurs sites internet, mais seulement 31 se réfèrent la notion de biodiversité. Seules 19 mentionnent des pratiques liées à la biodiversité dans leurs filières d’approvisionnement et il n’y a quasiment aucun rapport cohérent et complet sur ces questions. En conséquence, seule une petite fraction de personnes interrogées déclare avoir entendu parler de la biodiversité par le biais de communications d’entreprises.

« Jusqu’à présent,le potentiel du secteur privé en matière de sensibilisation sut les questions de biodiversité reste largement inexploité. Pour comprendre l’importance de ce potentiel, il suffit de considérer le Brésil où les consommateurs indiquent que la publicité est leur deuxième plus importante source d’information sur la biodiversité. C’est au Brésil que la sensibilisation en matière de biodiversité est la plus élevée parmi les pays étudiés  », commente Rik Kutsch Lojenga.