Tristan Farabet, Directeur Général, et Irène Gosset, Présidente

Tristan Farabet, Directeur Général, et Irène Gosset, Présidente

Pour Irène Gosset, Présidente du Directoire, et Tristan Farabet, Directeur Général Groupe, l’avenir de l’entreprise reste solidement ancré dans le marché de la parfumerie et des produits beauté haut de gamme. Avec environ 5500 salariés dans le monde, 18 sites répartis sur quatre continents et 500 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014, Pochet ne manque pas d’atouts. Le groupe, dont les origines remontent à la création de la verrerie du Courval en 1623, il y presque 400 ans, est aujourd’hui présent sur une grande diversité de savoir-faire : le verre, bien-sûr, mais aussi le métal et le plastique (Qualipac), et la décoration-parachèvement (Solev).

Pour répondre aux exigences croissantes des marques en matière de productivité et d’innovation, les dirigeants de Pochet ont entrepris de donner au groupe un nouvel élan. « Nous devons nous appuyer sur des services, des technologies et des innovations uniques, » souligne Tristan Farabet, qui a rejoint le groupe il y a un an, après avoir notamment dirigé la filiale française de Coca-Cola.

Plus de 40 millions d’investissements

Première étape : l’excellence de l’outil industriel. Le groupe Pochet a engagé un ambitieux programme d’investissements dont le volume a été multiplié par deux entre 2013 et 2014, pour atteindre plus de 40 millions d’euros, soit 9% du chiffre d’affaires du groupe, et qui restera au même niveau en 2015.

Le pôle verrier bénéficie de près de la moitié de ces investissements avec, en particulier, la reconstruction d’un des quatre fours de l’usine de Blangy-sur-Bresle, en Normandie, pour un montant d’environ 15 millions d’euros. Depuis le début 2015, ce four produit un verre de haute qualité dans des conditions environnementales améliorées, avec notamment une forte diminution de la consommation d’énergie. Le groupe a également modernisé et automatisé plusieurs lignes dans ses filiales françaises spécialisées dans le parachèvement, en installant notamment des systèmes de vidéo-contrôle de la qualité. De nouvelles lignes de décoration ont également été installées au Brésil.

En ce qui concerne Qualipac, la priorité a été donnée à la Chine, avec le déménagement de l’usine de Shanghai dans des locaux entièrement neufs. La surface a été doublée par rapport à l’ancien site. La construction de cette nouvelle usine est aussi l’occasion d’un renouvellement massif des équipements (près de 60% des presses sont neuves), avec pour objectif de servir non seulement les clients occidentaux mais aussi les locaux, principalement en boitiers compacts et pots pour le maquillage et le soin. Au Brésil, le groupe a engagé l’extension des capacités de sa filiale IPEL. Leader historique sur le segment du maquillage dans ce pays, IPEL a bénéficié de transferts de technologie, en particulier en matière de transformation du Surlyn, et réalise maintenant 30% de son activité dans le secteur du bouchage de parfumerie.

Enfin, Solev a bénéficié en 2013 de l’installation en France de nouvelles lignes de laquage et de métallisation et, en 2014, d’une série d’investissements en automatisation avec l’accroissement de son parc de matériels de gravure au laser.

Technologies de pointe

Autant d’investissements destinés renforcer l’expertise d’un groupe qui affiche fièrement sa stratégie d’excellence et de maîtrise de savoir-faire et de technologies que ne possèdent pas ses concurrents.

Côté verre, les lancements de La Vie Est Belle (Lancôme) ou Jour d’Hermès avaient déjà permis à Pochet du Courval de faire la démonstration de sa maîtrise de la répartition du verre. Avec Eole, le verrier pousse la performance encore plus loin grâce à un process breveté permettant de dessiner littéralement la répartition du fond du flacon. Quant à la technologie in’pressive !, utilisée pour la réalisation du flacon de La Panthère (Cartier), elle permet véritablement de sculpter le verre à l’intérieur du flacon !

Côté décoration, Solev a récemment présenté plusieurs réalisations inédites basées sur la combinaison de différentes techniques (métallisation liquide, sérigraphie, sublimation, laser).

« La plupart de nos innovations bénéficient de la complémentarité et de la synergie des savoir-faire des trois pôles du groupe,  » souligne Irène Gosset. La réalisation du flacon de La Panthère de Cartier, ou même le lancement des vernis à ongles Louboutin, sont ainsi le fruit d’une coopération étroite entre Pochet du Courval et Qualipac.

Opportunités de croissance

La priorité est clairement de renforcer et de consolider les capacités productives et les savoir-faire du groupe. Mais une opération de croissance externe n’est pas exclue. « Quand et où cela aura du sens,  » précise Tristan Farabet. Peu endetté, le groupe Pochet dispose pour cela de capacités financières importantes et a identifié plusieurs zones de croissance, telles que le parfum au Brésil, le soin en Chine ou plus globalement le maquillage.

« Nous bénéficions d’une force considérable : la pérennité et l’engagement de notre actionnariat familial, avec une vision de moyen et long terme et une capacité à dépasser les contingences conjoncturelles pour investir sur l’avenir. C’est une force réelle, qui est d’ailleurs perçue comme telle par nos clients,  » conclut Tristan Farabet.