Créée en 1994 à Chartres, où se situe toujours son siège, la Cosmetic Valley est aujourd’hui bien plus que le cluster industriel qu’elle était à ses débuts. Labellisée pôle de compétitivité en 2005, elle a su sortir de son ancrage local et de son territoire pour fonctionner comme un véritable pôle de filière. « La première preuve de son succès est sa croissance constante depuis sa création,  » a souligne son président, Marc-Antoine Jamet, par ailleurs secrétaire général de LVMH. « Le nombre d’adhérents de la Cosmetic Valley a été multiplié par dix entre 2004 et 2016. Sur les six derniers mois, 70 nouvelles entreprises ont adhéré au Pôle. Au total, elle compte aujourd’hui 850 membres si l’on inclut les adhérents au réseau.  »

Marc-Antoine Jamet, Prsident de la Cosmetic Valley, à gauche, et Jean-Luc Ansel, Directeur général, à droite

Au fil des ans, la Cosmetic Valley a astucieusement su mettre à profit la force des marques qui la soutiennent pour élargir son territoire et fédérer autour d’elle une grande variété de clusters plus spécialisés. Dernier exemple en date, le rapprochement avec « Brit’Innov », en Bretagne, dont le siège est à Ploufragan dans les Côtes d’Armor, dans la perspective de partenariats autour des ressources marines dans l’industrie cosmétique.

L’année 2016 marquera également l’absorption du Pôle PASS (Parfums Arômes Senteurs Saveurs) qui perdra son label de Pôle de Compétitivité, et donc ses subventions, le 1er juillet prochain. « La solution proposée est une intégration au sein de la Cosmetic Valley, à l’issue d’une période de transition. Chartres sera la capitale du nouvel ensemble mais la filière arômes et senteurs disposera d’une filiale dédiée et d’une vice-présidence,  » précise Marc-Antoine Jamet. Les modalités précises de ce mariage de raison quelque peu forcé restent toutefois à définir.

Pour Marc-Antoine Jamet, l’objectif est de présenter un visage unifié de la cosmétique française dans le monde. Les divergences antérieures et querelles de chapelle ne sont plus de mise, et les relations avec les autres organisations de la filière, de la FEBEA à Cosmetics Europe, en passant par la SFC, semblent maintenant apaisées. « Les rôles et les compétences de chacun sont parfaitement définis,  » affirme le président du Pôle.

Pour rayonner et faire rayonner la cosmétique française dans le monde, la Cosmetic Valley multiplie les partenariats internationaux avec des pôles et clusters similaires comme le Barcelona Beauty Cluster en Espagne, le Polo Tecnologico della Cosmesi en Italie, ou le Japan Cosmetic Center. Des rapprochements avec la Malaisie et Taïwan devraient se concrétiser sous peu. Le Pôle fédère aussi la participation de nombreuses entreprises françaises sur les salons cosmétiques internationaux. Une centaine d’entreprises se réuniront ainsi sous sa bannière lors du salon in cosmetics du 12 au 14 avril prochain à Paris. Le plus grand stand que la Cosmetic Valley ait jamais eu dans un salon. La Cosmetic Valley accompagnera également sur 300 m2 une vingtaine d’entreprises à l’occasion du salon de China Beauty Expo à Shanghai du 18 au 20 mai 2016. Au total, le Pôle participe à cinq salons internationaux pour la seule année 2016.

Fort de ses succès, la Cosmetic Valley voit grand et souhaite doter l’industrie d’un « Centre de ressources » qui abriterait non seulement son nouveau siège mais également des expositions, des colloques, des incubateurs. L’ancien Collège Jean-Moulin, à deux pas de la cathédrale de Chartres est pressenti.

Enfin, la Cosmetic Valley ambitionne de quasi doubler la taille de Cosmetic 360, son salon dédié à l’innovation cosmétique, en passant de 3000 à 5000 m2 avec un objectif de 240 exposants les 13 et 14 octobre 2016 au Carrousel du Louvre à Paris, contre 150 en 2015. À cette occasion deux axes particuliers seront plus spécialement mis en avant :

 l’Instrumentation et l’Optique, en collaboration avec le laboratoire Synchrotron Soleil (partenaire de la Cosmetic Valley dans le cadre de la plateforme « Cosmétomique ») et le cluster francilien « Optic Valley ».
 la beauté connectée, grâce aux liens noués lors du « Consumer Electronic Show » de Las Vegas : réalité augmentée (miroirs innovants), logiciels de matrice décisionnelle pour le choix des ingrédients et de solutions beauté, usages lasers, etc.