Thierry Rabu, Directeur Général de Qualipac

Premium Beauty News - Quel bilan faites-vous de cette première année à la tête de Qualipac ?

Thierry Rabu - J’ai trouvé chez Qualipac des compétences humaines très fortes et reconnues, avec un niveau de technicité et d’inventivité plutôt très haut, telles que la galvanoplastie à Aurillac, dans le Cantal, et le travail de l’aluminium sur notre site de Saint-Saturnin-du-Limet, en Mayenne. Qualipac peut s’appuyer sur de solides bases industrielles en Europe, en Asie et en Amérique du Sud. Nous avons une forte présence en France, ce qui n’est pas si commun en plasturgie mais va bien dans le sens de la demande actuelle des clients. À partir de ces bases solides, il a fallu poser les axes de développement qui vont permettre de faire la différence. C’est ce à quoi nous avons travaillé depuis presque un an.

Notre premier axe a été de tirer profit des investissements déjà lancés. Le second a consisté à compléter ce plan industriel ; et le troisième à engager la refonte de notre supply chain pour en faire un véritable avantage compétitif.

Premium Beauty News - Le plan de développement industriel initié au sein du groupe a donc constitué votre point de départ ?

Thierry Rabu - De nombreux investissements avaient déjà été programmés, y compris en termes de RSE. Aujourd’hui, notre toute nouvelle ligne de galvanisation à Aurillac nous permet d’augmenter nos capacités de production dans d’excellentes conditions environnementales. À Saint Saturnin nous avons repensé toute la partie traitement des eaux de l’usine et nous avons investi dans de nouvelles machines pour augmenter notre efficacité industrielle. Notre compétence dans le travail de l’aluminium, une matière recyclable intéressante en termes d’écoconception, est de mieux en mieux reconnue.

Ces investissements concernent tous nos sites dans le monde. En Chine, nous avons investi dans de nouvelles lignes de métallisation avec traitement des COV. Au Brésil, nous avons achevé le déménagement vers notre nouvelle usine qui est maintenant pleinement opérationnelle. Nous disposons dans ce pays d’une offre complète, notamment en maquillage, et d’un véritable centre d’expertise en rouge-à-lèvres avec des capacités de production qui nous permettent également de servir d’autres marchés.

Premium Beauty News - Quels sont les points qui ont fait l’objet d’une consolidation ?

Thierry Rabu - Nous avons complété le plan industriel dans le sens d’une meilleure standardisation du parc machine, facilitant ainsi le passage des lignes d’un site à l’autre pour plus d’agilité. On s’oriente aussi vers une approche d’assemblage modulaire permettant plus de flexibilité, un meilleur time-to-market et demandant un moindre investissement aux clients. À terme, nous visons un déploiement de type industrie 4.0 très modulaire et intégrant des outils d’intelligence artificielle.

Dans la même logique, nous avons également déployé de nouveaux outils de gestion de projets pour une maitrise beaucoup plus complète des risques et un meilleur suivi des délais d’industrialisation.

Premium Beauty News - Et en ce qui concerne la supply-chain ?

Thierry Rabu - Il s’agit d’instaurer une approche collaborative entre les différentes usines pour faire de la supply chain un des avantages compétitifs de l’offre multimatériaux du groupe. Nous avons renforcé l’équipe supply chain et mis en place différents outils, notamment de planification, pour mieux appréhender nos lead-time et augmenter la prédictabilité.

Dans un contexte de volatilité croissante des marchés, la réduction des délais et leur prédictabilité deviennent un véritable avantage compétitif. C’est un élément clef de la stratégie d’offre multimatériaux du groupe Pochet.

Premium Beauty News - Et en termes d’innovation ?

Thierry Rabu - Nous créons un « Fab Lab » (Laboratoire de Fabrication et d’Innovation) dans notre usine de Chartres pour être plus réactifs dans la phase de pré-étude, notamment grâce à des moyens de prototypage accéléré, d’essais matières et de tests fonctionnels.

Nous nous intéressons aussi à l’impression 3D. Nous mettons à profit cette technologie pour créer des pièces à forme non réalisable en injection. Nous travaillons encore à améliorer la décorabilité des pièces et voulons aussi une impression 3D plus orientée RSE. L’impact environnemental de cette technologie est assez différent de l’injection.

L’écoconception est aussi un axe d’innovation important pour nos clients. Nous avons été récompensés par le prix Luxe Pack in green à Monaco pour notre boîtier de maquillage écoconçu L’Essentiel. Nous sommes opérationnels sur les solutions bio-sourcées de seconde génération et nous travaillons sur la génération 3. Nous travaillons aussi beaucoup sur la recyclabilité des différents plastiques, sur la séparabilité des composants, et sur la chimie des plastiques décorés qui sont compliqués à recycler.

Enfin, début 2019, nous pourrons proposer un bilan carbone avec chaque cotation, comme Pochet du Courval le fait déjà pour le pôle flaconnage.

Plus généralement, l’expertise multimatériaux du groupe permet de proposer des solutions alternatives.

Premium Beauty News - En résumé, une année particulièrement riche ?

Thierry Rabu - Et principalement consacrée à nous mettre à l’écoute des besoins de nos clients pour leur faire bénéficier d’une adaptabilité maximum dans un contexte de volatilité des marchés où les choses sont beaucoup moins prédictibles qu’auparavant. Avec un objectif : faire de Qualipac leur fournisseur préféré.