« Nous confirmons pour 2012 notre ambition de surperformer le marché, et de réaliser une nouvelle année de croissance du chiffre d’affaires, des résultats et de la rentabilité, » a résumé Jean-Paul Agon, Président-Directeur Général de L’Oréal à l’issue de la présentation des résultats du géant français des cosmétiques pour la première moitié de l’année.

La progression de 10,5% du chiffre d’affaires (+6,7% hors effet de change) et celle de 11,4% du résultat d’exploitation, même légèrement inférieures aux attentes des analystes financiers, sont d’autant plus impressionnantes qu’elles concernent toutes les divisions du groupe : +7,3% pour les produits professionnels, +8,1% pour les produits grands publics, +6,6% pour la cosmétique active et, surtout, +17,9% pour les produits de luxe (respectivement, +2,9%, +4,7%, +5,4% et +10,4% hors effets de change).

Le groupe a tout particulièrement bénéficié du fort dynamisme de sa division luxe qui réalise un rattrapage spectaculaire après les années difficiles qui ont suivi la crise de 2008. Lancôme renoue ainsi avec une croissance à deux chiffres, Khiel’s progresse de plus de 20%, et Clarisonic de plus de 40%.

Forte poussée des marchés émergents

Au niveau géographique, la croissance du groupe est très nettement portée par le dynamisme des « nouveaux marchés » (Asie, Pacifique, Amérique latine, Afrique, Moyen Orient, Europe de l’Est). En dehors de ces zones, la croissance de L’Oréal reste soutenue en Amérique du Nord (+7,3% hors effet de change), alors que l’Europe de l’Ouest ne progresse que de 0,8% hors effet de change.

Toutefois, Jean-Paul Agon se félicite de gains de parts de marchés sur l’ensemble des zones, le groupe progressant partout plus vite que le marché.

Ainsi, alors que le marché des cosmétiques croît de 3 ou 4% aux États-Unis, les ventes de L’Oréal progressent de 7 à 8%. Même en France, le marché d’origine du groupe et celui où il dispose de la plus forte part de marché, L’Oréal progresse de 4%, dans un contexte de croissance quasi nulle du marché.

Côté produits, les soins de la peau sont la catégorie qui progresse le plus rapidement, suivis par les parfums et le maquillage, les soins capillaires et les colorations affichant un moindre dynamisme.

Progression du marché mondial

Bien sûr, comme l’a rappelé Jean-Paul Agon, un seul semestre est peu représentatif de l’activité d’une année entière. Mais le groupe maintient ses perspectives de croissance pour 2012, tablant toujours sur une croissance de 4% du marché mondial des cosmétiques. « Même si le contexte économique reste très incertain, nous abordons le second semestre avec confiance. Le marché de la cosmétique devrait rester porteur, même si nous avons constaté au cours de l’été quelques signes évidents de ralentissement, comme par exemple sur le marché du luxe, en Asie et aux États-Unis, et dans le travel retail, » a-t-il précisé.

Selon Jean-Paul Agon, le ralentissement des écoulements en Asie est surtout spectaculaire en Corée, où le marché des produits de luxe, qui progressait de 20% il y a encore deux ans, devrait afficher cette année une croissance nulle. On observe également une baisse notable de la fréquentation et de la consommation dans les aéroports asiatiques.

Quoiqu’il en soit Jean-Jacques Agon maintient ses perspectives de croissance pour le groupe, estimant que celle-ci résulte avant tout des initiatives, lancements et innovations de ses marques. Au vu des lancements programmés, il anticipe d’ailleurs un 4e trimestre plus fort que le 3e. Jean-Jacques Agon a toutefois admis que le groupe L’Oréal a été amené a adapté son mix-marketing dans les pays européens frappés de plein fouet par la crise. « En Grèce ou en Espagne, il est peut-être plus astucieux en ce moment d’investir dans des actions promotionnelles, plutôt que dans la publicité télévisée. »