D’un point de vue écologique, vaut-il mieux choisir un emballage en verre ou en plastique ? Le verre recyclé est-il meilleur pour l’environnement que le plastique recyclé ? Les polymères d’origine végétale sont-ils vraiment moins polluants ? Autant de questions pour lesquelles les réponses apportées aux consommateurs sont parfois totalement fantaisistes. «  De fait, les comparaisons portant sur le seul emballage sont trop souvent basées sur un nombre limité de critères (un, parfois deux critères),  » regrette le Conseil national de l’emballage (CNE). Dans de telles conditions, affirmer que tel type d’emballage serait plus vertueux qu’un autre n’a guère de sens. Pour le CNE, seules les comparaisons qui prennent en compte la totalité des impacts environnementaux, sont susceptibles d’apporter une véritable information.

Analyses de cycle de vie

Selon le CNE, seules les évaluations d’impacts environnementaux réalisées à l’aide d’analyses de cycle de vie (ACV) complètes permettent de fournir une information «  environnementale sincère, objective et complète, » telle que l’exige la loi n° 2009-967 du 3 août 2009, dite Grenelle I.

Ces analyses s’appuient sur des outils normés (ISO 14040 et 14044) et doivent être : multi-étapes (c’est-à-dire porter sur l’ensemble de la chaîne de vie, et d’utilisation du produit - de l’extraction des matières premières et de la génération des ressources à l’élimination finale, sans omettre les phases de production, de transport et d’utilisation) et multicritères (c’est-à-dire prendre en compte un nombre significatif d’impacts environnementaux).

En ce qui concerne l’emballage, les impacts environnementaux les plus souvent retenus sont : le changement climatique (c’est-à-dire, les émissions de gaz à effet de serre notamment le CO2), l’eutrophisation des eaux, l’éco-toxicité aquatique, l’épuisement de ressources naturelles non renouvelables, la consommation d’énergie non renouvelable, la consommation d’eau, l’acidification de l’air, la perte de biodiversité, la production de déchets non valorisés (déchets ultimes). « Les outils les plus courants permettant de réaliser des ACV sérieuses utilisent en moyenne six critères (avec un minimum de quatre),  » précise le Conseil.

Mais, quel que soit l’intérêt de ces ACV, le CNE rappelle que leurs résultats comportent une marge d’erreur de l’ordre de 10 à 15% en deçà de laquelle « une différence entre produit sera par définition peu significative. »

Impact relatif faible

Par ailleurs, les emballages ne représentent souvent qu’une fraction faible du problème, et leur impact ne peut être analysé indépendamment du produit et de son utilisation par le consommateur. Selon le CNE, la part relative de l’emballage dans les différents impacts environnementaux est généralement faible (environ 10% dans le cas des produits alimentaires).

«  Il faut donc se garder de tirer des conclusions générales sur le produit emballé lorsque l’emballage impacte beaucoup moins que le produit qu’il contient.  »

Information sincère

C’est ainsi que pour le CNE, toute comparaison d’emballages réalisés à partir de matériaux différents n’est sincère, objective et complète que si :

 les emballages apportent au consommateur/utilisateur la même valeur d’usage (mêmes fonctionnalités et mêmes caractéristiques d’utilisation) du produit emballé.

 une ACV multicritères complète a été conduite,

 l’ensemble des impacts étudiés varie dans le même sens de façon significative (au-delà des marges d’erreurs).

Une mise au point qui était certainement nécessaire car, si les préoccupations environnementales demeurent fortes parmi les consommateurs, la confiance vis-à-vis des revendications des industriels demeure plutôt faible.