Jean Rollier, Président et CEO, groupe Ileos

Avec un chiffre d’affaires d’environ 400 millions d’euros en 2013, 18 sites industriels dans le monde (Brésil, Chine, États-Unis, Espagne, France et Pologne) et 4200 employés, le groupe Ileos a connu entre 2010 et 2013 une forte augmentation de son chiffre d’affaires (+45%), grâce à sa croissance organique et mais aussi à des acquisition ciblées hors Europe (Mappel au Brésil, Le Papillon et Aphena aux États-Unis). Une tendance, qui s’est poursuivie en 2013, avec une progression du chiffre d’affaires du groupe d’environ 14%.

«  L’année 2013 a été caractérisée par des écarts importants sur les marchés,  » souligne Jean Rollier, le nouveau Président du groupe. «  La croissance a été assez faible en Europe, entre +0,5% et +1% selon les zones, avec peu de lancements. L’année a été bonne aux États-Unis, mais le rythme de croissance a ralenti en fin de période. Et la croissance est restée importante en Asie et au Brésil.  »

Trois métiers

Rappelons qu’Ileos regroupe trois pôles principaux : un pôle métal et plastique, avec Axilone, qui présente 28% du chiffre d’affaires du groupe (110 millions d’euros en 2013), un pôle full service, formulation, échantillons et monodoses, avec Bioplan, 40% du chiffre d’affaires (160 millions d’euros en 2013), et un pôle graphique (étuis, notices, coffrets, étiquettes et systèmes de calage), avec Alliora et Packetis (130 millions d’euros en 2013, soit 32% du chiffre d’affaires). Le groupe est présent sur deux marchés principaux : la beauté (parfums, soins, maquillage) et la pharmacie/hygiène.

C’est sans conteste Bioplan qui a connu l’activité la plus intense au cours de l’année 2013, avec d’une part le rachat de l’américain Aphena Health & Beauty, spécialiste des solutions d’échantillons thermoformés pour le maquillage et le soin, et d’autre part, le fort développement des activités au Brésil. Aujourd’hui, plus de la moitié (52% exactement) du chiffre d’affaires de Bioplan est réalisé hors Europe, cette proportion n’était que de 14% en 2010. « En ce qui concerne le Brésil, les ventes ont été soutenues par la demande locale et par la volonté des acteurs internationaux de produire localement,  » souligne Ludovic Anceau, Directeur général. « Aux États-Unis, nous avons maintenant pleinement intégré Aphena, qui nous permet de nous renforcer dans la technologie du thermoformé sur ce marché. Enfin, en Europe, nous avons renforcé les synergies entre nos différents sites afin d’augmenter notre réactivité.  »

Axilone a enregistré en 2013 une progression importante de son portefeuille de nouvelles affaires, toutes lignes de produits confondues, laissant présager une progression importante en 2014. L’année a été marquée par un programme d’investissements significatif, avec de nouvelles lignes de laquage et de métallisation sur ses sites en Bretagne et la construction en cours d’une nouvelle usine d’emboutissage en Espagne.

Pour ce qui est du pôle graphique, la mise en commun des capacités techniques et industrielles de Packetis et d’Alliora a permis, selon Philippe Delclerck, directeur général d’Ileos Graphique, « de mieux servir le segment de l’hygiène et du soin  ». Sur ce pôle également des investissements pluriannuels importants sont programmés, notamment dans l’offset, dans le contrôle 100% et dans les outils de lutte contre les contrefaçons.

Optimisme mesuré pour 2014

Concernant 2014, le mot d’ordre semble être la prudence, compte tenu de nombreuses incertitudes sur les différents marchés. La croissance pourrait en effet ralentir dans les pays émergents. «  Au Brésil, les prévisions sont contradictoires, en Chine la loi anti-corruption a affecté le marché des cadeaux d’entreprises,  » précise-t-il. Quant à l’Europe, les tensions en Ukraine pourraient avoir des conséquences économiques non négligeables, venant compliquer une équation déjà peu dynamique. « Nous sommes prudents mais pas pessimistes,  » insiste toutefois le nouveau Président d’Ileos. « Il serait plus juste de parler d’optimisme raisonné. Nous bénéficions en effet de bonnes prises d’affaires et d’un marché qui demeure positif.  »

Même constat de la part de Ludovic Anceau. « Si la demande reste soutenue dans le luxe, nous avons assez peu de visibilité pour 2014,  » indique le Directeur général de Bioplan.

En dépit de ces incertitudes, le groupe poursuit ses investissements. Bioplan continue son travail de structuration et a engagé le transfert de l’activité des différentes usines héritées de ses acquisitions vers celle de Flexpack dans le New Jersey, qui a été agrandie. La priorité est d’aligner l’ensemble de l’outil industriel sur un standard industriel adapté à un contexte de marché global. La nouvelle usine espagnole d’Axilone sera opérationnelle à partir de septembre 2014, avec une ligne d’anodisation automatique qui remplacera partiellement les lignes manuelles actuelles, permettant ainsi de traiter de gros volumes.

Par ailleurs, Le groupe n’exclut pas de nouvelles opérations de croissance externes. « Nous travaillons sur plusieurs dossiers et nous avons le soutien d’Oaktree, notre actionnaire, pour cela. Mais notre ambition n’est pas de devenir le plus gros de notre secteur. Les investissements, qu’ils soient internes, sur de nouvelles technologies, ou externes, par l’acquisition de nouvelles activités ou de nouvelles couvertures géographiques, n’ont de sens qu’en termes de complémentarité par rapport à nos activités actuelles,  » précise Jean Rollier.