Le 3 juin 2018, David Ige, le gouverneur de Hawaï, a signé le projet de loi SB 2571, faisant ainsi officiellement de Hawaï le premier État au monde à interdire certains filtres solaires soupçonnés d’avoir un impact néfaste sur les récifs coralliens. Au mois de mai dernier, la législature de l’État avait adopté le tout premier projet d’interdiction de écrans solaires contenant de l’oxybenzone [1] ou de l’octinoxate [2]. La vente et la distribution d’écrans solaires contenant ces produits chimiques seront interdites à Hawaï à compter du 1er janvier 2021.

Cérémonie de signature du projet de loi SB 2571 sur la pollution des eaux marines

« Des études ont documenté l’impact négatif de ces produits chimiques sur les coraux et sur d’autres formes de vie marine. Notre environnement naturel est fragile et notre interaction avec la Terre peut avoir des impacts durables. Cette nouvelle loi n’est qu’une étape vers la protection de la santé et de la résilience des récifs coralliens d’Hawaï  », a déclaré le gouverneur Ige.

La nouvelle loi interdit aux comtés de restreindre l’utilisation de l’une ou de l’autre des substances concernées avant l’entrée en vigueur de l’interdiction décidée au niveau étatique. En outre, cette loi ne concerne pas les produits commercialisés comme « cosmétiques » selon les termes de la législation américaine (les écrans solaires OTC sont concernés, mais pas les cosmétiques qui pourraient contenir ces produits chimiques à d’autres fins que la protection de la peau). Les écrans solaires prescrits par autorités sanitaires habilitées sont également exemptés de cette interdiction.

La Surfrider Foundation estime que 500 tonnes de crème solaire sont déversées chaque jour dans les eaux d’Hawaï.

Alexandra Kowcz, Chief Scientist du Personal Care Products Council, estime toutefois que cette nouvelle législation est « basée sur des croyances erronées au sujet de ces ingrédients » et « sur des études scientifiques inadéquates ».

« Ces revirements bien intentionnés mais malavisés pourraient ne pas apporter de réel bénéfice environnemental à Hawaï, tout en limitant le choix du consommateur, en réduisant l’accès d’écrans solaires protégeant contre le cancer et en augmentant probablement le risque majeur de cancers de la peau, » ajoute-t-elle.