Les savoir-faire liés au parfum et développés dans les alentours de Grasse (Alpes-Maritimes) ont été inscrits mercredi sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité par un comité spécialisé de l’Unesco réuni à Port-Louis, capitale de l’Ile Maurice.

La ville de Grasse, berceau de la parfumerie moderne, comptait sur cette inscription pour mieux protéger ses champs de tubéreuses ou de jasmins mis à mal par la pression foncière.

Ces savoir-faire recouvrent trois aspects différents, détaille l’Unesco dans un communiqué : « la culture de la plante à parfum, la connaissance des matières premières et leur transformation et l’art de composer le parfum ».

La ville de Grasse, berceau de la parfumerie moderne, comptait sur cette inscription pour mieux protéger ses champs de tubéreuses ou de jasmins mis à mal par la pression foncière, la montée des produits synthétiques et la concurrence d’autres centres producteurs. Le label Unesco devrait favoriser la possibilité de bloquer des terrains au service des jeunes agriculteurs et encourager des sociétés de parfumerie à signer des contrats à long terme pour garantir aux horticulteurs de pouvoir vivre de leurs récoltes.

La parfumerie s’est épanouie à Grasse à partir du XVIe siècle, autour des tanneries qui réclamaient des matières premières aromatiques pour apprêter les peaux et parfumer les gants.

Les savoir-faire liés au parfum de Grasse ont été inscrits mercredi sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité par un comité spécialisé de l’Unesco. Photo : © Brzozowska / IStock.com

Le comité de sauvegarde du patrimoine immatériel de l’Humanité, qui siège du 26 novembre et jusqu’au 1er décembre, examine de nombreuses demandes d’inscription sur cette liste hétéroclite de traditions et de savoir-faire, désormais forte de plus de 400 éléments (chants, danses, spécialités gastronomiques ou célébrations). Dans la cuvée 2018, on trouve notamment les fêtes populaires et anciennes de las Parrandas, à Cuba ou les bains médicinaux Lum pratiqués par les Tibétains. Le comité doit continuer jeudi à nommer des lauréats. Le reggae jamaïcain fait notamment partie des candidats.

À Port-Louis, le comité, composé des représentants de 24 États parties à la Convention de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de 2003, s’est également penché sur le patrimoine culturel immatériel risquant de disparaître. Sept candidatures ont été retenues, notamment l’art du théâtre d’ombres syrien ou les savoir-faire des mesureurs d’eau dans le Sahara algérien.