Sandie Jaidane, Natural Beauty Summit

Tout comme en Europe, le marché américain des cosmétiques naturels a fortement progressé ces dernières années et outre-Atlantique comme sur le vieux continent, ce segment du marché est un des plus dynamiques. Mais, comparé au le marché européen, le marché américain accuse un net retard tant en ce qui concerne la part de marché des cosmétiques naturels ou biologiques, qu’en ce qui concerne la compréhension de ces produits par les consommateurs. Par ailleurs, la certification est bien moins généralisée aux États-Unis qu’elle ne l’est en Europe, même si elle se développe, notamment sous l’impulsion des organismes certificateurs européens.

« En fait, sur ce sujet, il est difficile de parler du marché américain en tant que tel. Pour tout ce qui est produits naturels et biologiques, y compris pour les cosmétiques, la Californie est un marché à part, nettement plus sophistiqué et avancé que le reste du pays où cette problématique n’est présente que dans les grandes métropoles,  » explique Sandie Jaidane, consultante et conceptrice du programme duNatural Beauty Summit America, qui se tiendra les 14 et 15 mai prochains à l’hôtel Sheraton à New York.

Cette relative indifférence d’une bonne partie des consommateurs américains vis-à-vis de la notion de cosmétiques naturels, a fortiori biologiques, ne doit cependant pas être prise pour un blanc-seing accordé à la cosmétique conventionnelle. « Il y a de fortes attentes de la part des consommateurs américains vis-à-vis des marques. La méfiance est forte vis-à-vis des ingrédients utilisés dans les cosmétiques, beaucoup plus qu’en Europe. Cela s’explique probablement par le retard de la législation fédérale des cosmétiques, dont les principes remontent aux années 1930,  » poursuit Sandie Jaidane. Et en l’absence d’action forte de la part des pouvoirs publics, les consommateurs s’appuient sur des ONG puissantes, comme Campaign for Safe Cosmetics, qui a récemment réussi à obtenir de Johnson et Johnson la reformulation d’un shampooing pour bébé qui contenait du quaternium-15, un conservateur libérateur de formaldéhyde que la multinationale n’utilisait quasiment sur aucun autre marché.

« S’ils ne sont pas proposés à des prix excessifs par rapport aux produits conventionnels, les produits naturels ou biologiques ont leur place sur le marché américain. Ils sont rassurants pour les consommateurs,  » conclut Sandie Jaidane.

Mais pour Leila Rochet-Podvin, fondatrice du cabinet de tendances et conseils en innovation beauté, Cosmetics Inspiration & Creation, et fine connaisseuse des marchés nord-américains, les cosmétiques naturels doivent apporter plus que de simples promesses négatives relatives à l’absence de certains ingrédients. «  Aux États Unis, le marché des cosmétiques naturels s’est développé parallèlement avec le phénomène de la pensée ‘green’. C’est un marché où les notions de naturel, d’éthique et de développement durable se côtoient, se mélangent et évoquent ainsi un véritable style de vie,  » explique-t-elle.

Le déploiement des enseignes spécialisées tels que Whole Foods Markets, les célébrités « éco-activistes » ainsi que les médias axés sur le ‘green’ ou le style de vie « LOHAS » (lifestyle of health and sustainability), ont largement contribué à ce phénomène et à l’arrivée d’un bon nombre de nouvelles marques positionnées sur ce créneau. Leila Rochet-Podvin s’exprimera d’ailleurs sur le thème de la montée de la naturalité positive lors du prochain Natural Beauty Summit America. [1]

Le Natural Beauty Summit America proposera un panorama complet du marché américain des produits cosmétiques et du profil de ses consommateurs. Les dernières évolutions réglementaires, les innovations technologiques et les dernières tendances du marché seront également abordées.