Jean Marc Giroux, Président de Cosmed

Premium Beauty News - Pourquoi avoir créé un OCTA spécifique à la filière cosmétique ?

Jean Marc Giroux - Aujourd’hui, toute la taxe d’apprentissage des entreprises est obligatoirement versée à l’État et aux organismes de formation, à travers de multiples OCTA et organismes consulaires (chambres de commerce). Ces organismes collecteurs-répartiteurs généralistes, faute de connaissances précises des besoins de la filière cosmétique sont amenés à reverser une grande partie de cette taxe à d’autres secteurs d’activités. Cela constitue une perte de moyens pour les écoles de formation et les salariés de notre secteur.

En regroupant les versements sur un OCTA dédié à la filière cosmétique, les entreprises peuvent désormais rendre la filière décisionnaire dans l’affectation d’une partie de cette taxe en la reversant aux formations les plus à même de répondre aux besoins des entreprises.

Premium Beauty News - Quelles sont les entreprises concernées ?

Jean Marc Giroux - L’Arrêté d’habilitation [1] désigne la « filière cosmétique et activités connexes » au niveau national. Par conséquent, toutes les entreprises ayant une activité en relation avec la filière cosmétique peuvent utiliser l’OCTA Cosmétiques. Notamment, les laboratoires cosmétiques et dermocosmétiques, les entreprises du parfum, les distributeurs, les façonniers, les laboratoires de tests et d’expertises, les prestataires de services, les producteurs et distributeurs d’ingrédients, les industries de l’emballage et du packaging...

Premium Beauty News - Quel sont vos objectifs pour 2013 ?

Jean Marc Giroux - Promouvoir l’apprentissage pour parvenir dans les 18 mois à "un apprenti de plus dans chaque entreprise de la filière cosmétique". Cette ambition s’intègre pleinement dans un des volets de la RSE des entreprises, où la notion d’emploi durable est clairement affichée.

Pour cela, Cosmed a bien entendu invité les principales organisations de la filière (la Cosmetic Valley, le CED, le Pôle PASS, la FEBEA) à rejoindre la Commission d’adéquation emploi-formation (CADEF) de l’OCTA Cosmétiques. C’est cette commission qui doit conseiller la Commission Paritaire regroupant employeurs et représentants des salariés sur l’affectation de la partie disponible des fonds collectés. La détermination des formations les plus pertinentes sera un atout important pour la filière, notamment pour les PME qui, actuellement, ne sont pas en position d’établir elles-mêmes une gestion prévisionnelle de leurs besoins en compétences.

Premium Beauty News - Quels sont les montants concernés ?

Jean Marc Giroux - Le montant total de la Taxe d’Apprentissage de la filière est estimé entre 15 et 30 millions d’euros selon le périmètre considéré. L’OCTA Cosmétiques a vocation à en collecter l’essentiel à terme. Pour faciliter la tâche des services comptables, des formulaires et un simulateur de calcul ont été mis en ligne sur www.octa-cosmetiques.fr.

22% des sommes collectées sont reversés directement à l’État (au FNDMA précisément). Les entreprises ont une liberté d’affectation pour un maximum de 33% vers les CFA et 45% vers les autres écoles et universités selon un barème défini, mais un nombre insuffisant d’entre elles se saisissent de cette liberté de choix. Il revient donc à l’OCTA Cosmétiques le rôle d’optimiser les reversements vers les formations pertinentes pour les métiers de la filière. Ce rôle d’optimisation de la répartition devrait concerner environ la moitié des sommes collectées.

Du fait de la parution tardive de l’Arrêté d’habilitation, le calendrier est extrêmement court cette année. En pratique, les entreprises ont jusqu’au 1er mars 2013 pour effectuer le dépôt de leur déclaration accompagnée de leur versement.