Si vous aviez l’habitude des congrès organisés selon une succession de conférences ponctuées par la traditionnelle série de questions-réponses, assurément la 8e édition du congrès Centifolia organisée par le Club des entrepreneurs du Pays de Grasse vous aurait surpris. 150 congressistes se sont retrouvés durant 3 jours au Palais des Congrès de la ville pour construire ensemble « le produit parfait ».

Tout était organisé pour favoriser les échanges et la co-création avec des séances de World Café (ou « Café découverte ») éclairées au préalable par les témoignages d’acteurs de la filière cosmétique, mais pas seulement. Parmi les intervenants, des représentants de la profession comme Xavier Ormancey (Yves Rocher), Marie-Laure Simonin Braun (Dessange), Claudie Ravel (Guayapi), Georges Ferrando (Albert Vieille) mais aussi des visionnaires comme Arnaud Poissonnier (Babyloan), Gildas Bonnel (Si#), rassemblés autour de Jean-François Noubel (Collective Intelligence Research Institute), un des pionniers de l’intelligence collective et chef d’orchestre de ce congrès atypique.

Pour créer le produit parfait - n’est-ce pas l’objectif de tout un chacun ? - l’intégration des notions du beau, du bon et du vrai, à tous les stades de la création est le challenge que Centifolia a voulu relever.

Le beau

Pour Guillaume Flavigny, parfumeur chez Givaudan, « le premier ingrédient pour créer du beau est l’amour pour ses matières premières ». La beauté renchérit Ngub Nding président d’Ephyla doit être faite de cohérence, «  il est nécessaire de supprimer le décalage entre les idées que l’on pense belles et bonnes et les matériaux que l’on utilise qui sont très souvent bas de gamme ». La beauté qui vient de l’intérieur, resplendit à l’extérieur.

Le bon

Le bon pour sa part, est l’image que l’on nous renvoie du produit, « s’il fait du bien à tous » précise Jean-François Noubel (CIRI). Les valeurs liées au développement durable, au commerce équitable, au respect des écosystèmes ont toutes leur place ici. «  Soyons proche du savoir de la nature, puisons le sans l’épuiser, » c’est, selon Claudie Ravel, Pdg de Guayapi, le leitmotiv à retenir.

Le vrai

Vrai est le produit s’il ne porte aucun mensonge en lui et comme l’a souligné Gildas Bonnel, président de l’agence Si#. « La nécessité du vrai est plus que jamais d’actualité, nous tous sommes devenus des médias écoutés, suivis, crédibles, bien plus que le discours des entreprises. » Le vrai ne veut pas dire parfait mais seulement un produit qui assume ses forces et ses faiblesses et qui ose le dire en transparence. « Imaginez les conséquences si votre marque devenait totalement transparente et vraie » fut d’ailleurs une thématique travaillée durant un World Café. De «  toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire » à « une formidable énergie serait libérée en étant vrai », les congressistes ont réfléchi sur cette question et pour certains levé des freins.

Centifolia 2011

L’interactivité, la co-création, l’éveil des consciences étaient au cœur de cette 8e édition de Centifolia, un congrès différent où chacun est venu se nourrir et nourrir les autres, que ce soient des confrères ou des concurrents. « Un très bel esprit de confiance et de partage a régné durant ces trois jours, » selon Xavier Ormancey, directeur R&D de Yves Rocher et co-organisateur de l’événement. Pour certains participants, un bémol néanmoins : l’absence des décisionnaires et des marketeurs, ce qui limite en partie la mise en musique des notes retenues durant ce congrès.

« L’entreprise, qui plaçait le produit au centre des préoccupations, s’est transformée ces dernières années en mettant le client en son centre et se transformera dans le futur en y mettant l’humain,  » conclut un congressiste. Et pour la plupart des participants, le congrès ne s’est pas arrêté le 21 octobre au soir, chacun à sa manière semblait vouloir poser, dès que possible, dans son quotidien quelques pierres à l’édification du beau, du bon et du vrai. Il est d’ailleurs possible de suivre ces constructions sur la page Facebook du congrès.