Point commun entre l’espagnol Federico Ferrer et l’allemand Thomas Group, le métal, bien sûr ! Mais, jusqu’à ce jour d’octobre 2011 où la reprise de l’un par l’autre devient officielle, les deux entités n’avaient pas la même stratégie industrielle et commerciale ! «  C’est d’ailleurs tout ce qui fait aujourd’hui l’intérêt de notre rapprochement », explique David Gregorio Ballesteros, nouveau Directeur Général de Federico Ferrer. Car Thomas Group est avant tout une grosse machine à transformer du métal pour des pièces packaging de masse.

L’usine de Langenselbold, siège du groupe en Allemagne depuis sa création en 1963, a une capacité annuelle de production de quelque 5 milliards de pièces, essentiellement des coupelles pour aérosols à l’aide d’une vingtaine de presses. Les deux usines américaines dont l’une, celle de Thomas Erie Inc en Pennsylvanie, a été créée en 1980 et l’autre, celle de Solla Eyelet Products Inc dans le Connecticut, a été rachetée en 2000, peuvent produire quelques quatre milliards de pièces (coupelle 1 pouce) pour l’une grâce à 17 presses et 750 millions (ferrule, cache pompe, chape seringue, coupelle filetée 1 pouce, bouton poussoir) pour l’autre grâce à 62 presses. L’usine de Valence créée en 1982 produit également des ferrules, des caches pompes et des boutons poussoir à l’aide de huit presses. Elle affiche une capacité d’un milliard de pièces par an pendant que sa ligne d’anodisation peut absorber dans le même laps de temps quelques 450 millions de pièces. Et ce n’est pas fini…. L’usine chinoise créée par le Groupe en 1997 produit également des coupelles et des férules et affiche une capacité annuelle de 600 millions de pièces. Enfin les deux usines argentines ont une capacité totale de 750 millions de pièces destinées essentiellement à la fabrication de coupelles 1 pouce, de ferrules, de cache-pompes, de bouton poussoir, de capots grâce à plus de 25 presses.

Le fer de lance avec les deux usines de Valence et de Barcelone

«  Quant à Federico Ferrer, vous connaissez son positionnement,  » explique David Gregorio Ballesteros. «  Essentiellement un position-nement de transformation de pièces en métal haut de gamme pour les secteurs de la parfumerie et de la pharmacie. Le tout grâce à 13 presses transfert, 8 uni-stationnaires et deux lignes automatiques d’anodisation.  »

« Clairement, nous étions faits pour nous rapprocher,  » souligne Miguel Sanchez Alpiste, nouveau Directeur Commercial (mais « ancien » Directeur Commercial de Federico Ferrer parti rejoindre l’usine de Valence de Thomas Group il y a 6 ans). « D’autant que la stratégie de Thomas Group est clair, souligne-t-il, augmenter sa pénétration sur le créneau luxe et sélectif et, évidemment, plus particulièrement parfumerie-cosmétique.  »

Et pour réussir sur ce créneau du luxe le groupe possède maintenant deux unités de production de poids en Europe avec son usine de Valence et celle de Federico Ferrer à Barcelone.

«  Non seulement la capacité d’anodisation des deux unités réunies (550 millions d’unités) constitue un vrai avantage sur le marché, souligne Thomas Turiaf, mais les lignes qui tournent à Barcelone (chimique et électrolytique) sont extrêmement performantes  ». Or l’une des clés sur ce métier du luxe réside dans la capacité, la flexibilité et la polyvalence des lignes d’anodisation. « Et dans sa capacité à réaliser rapidement des outillages de qualité. Ce qui est notre cas !  » précise David Gregorio Ballesteros. Une usine, celle de Barcelone, dont les dirigeants comptent bien tirer parti dans les mois qui viennent pour mieux investir ce créneau du packaging haut de gamme, en particulier celui lié au secteur du maquillage où la firme réalise déjà 40 % de son chiffre d’affaires avec quelques belles références pour Héléna Rubinstein ou pour Lancaster. «  Mais nous avons aussi de très belles références en parfumerie haut de gamme, souligne Miguel Sanchez Alpiste, et en soin avec Shiseido, Issey Miyake, Jean-Paul Gaultier, La Prairie, Jesus del Pozo etc.  »

À noter l’arrivée toute récente d’une treizième presse transfert à l’usine.