François Luscan, Président, Albéa

Le leader mondial des emballages de produits cosmétiques vient d’inaugurer à Sainte Ménehould dans la Marne, nord-est de la France, un nouveau site de production de tubes plastiques et laminés. Résultat d’un investissement de 20 millions d’euros et du regroupement de ses deux usines marnaises (Sainte Ménehould et Vienne Le Château), Albéa Argonne doit devenir le centre d’excellence du groupe pour son activité tubes et soutenir ses ambitions de gains de parts de marché sur ce segment réputé mature. En 2013, l’activité tubes du groupe Albéa, qui représente 33% de son chiffre d’affaires, devrait afficher une croissance proche des deux chiffres, selon François Luscan.

1 milliard de tubes et de bouchons par an

Avec 600 employés, quatre unités de production (bouchons, tubes laminés, tubes plastiques de petit diamètre, et tubes plastiques premium), un laboratoire de Recherche & Développement et de contrôle qualité, un service de colorimétrie et plusieurs lignes de décoration par marquage à chaud, sérigraphie, offset ou flexographie, le site Albéa Argonne dispose d’une capacité de production de 1 milliard de tubes et de bouchons par an. Il s’agit à ce jour de la plus grande usine du groupe.

Ce nouveau site, dont l’activité a commencé dès le mois de juin, servira d’abord une clientèle à 90% française. Il est situé à une centaine de kilomètres de l’usine lorraine d’Albéa Vandières, également spécialisée dans la fabrication de tubes, et « s’intègre à une plateforme européenne de sites qui se modernise et nous permet de dynamiser notre marché,  » explique Laurent Villemin, président d’Albéa Tubes France et vice-président d’Albéa Tubes Europe.

Souplesse et proximité

Avec cet investissement, Albéa mise sur les atouts d’une localisation à proximité de ses principaux clients européens et sur une grande souplesse.

Le site est non seulement situé à proximité de l’autoroute mais jouxte également un site de stockage de 15000 palettes entièrement dédié à Albéa, construit et géré par son partenaire logistique TransAlliance. Principal avantage, selon le groupe : «  une optimisation considérable des transports, une meilleure maîtrise des flux entrants et sortants, ainsi qu’une optimisation des magasins intermédiaires et du parc de chariots.  » Chaque étape de la chaîne logistique a également été repensée pour réduire l’empreinte carbone globale du site et des produits. Ainsi, selon Albéa, les émissions de CO2 seront réduites de 6,5 tonnes à 1,3 tonnes et 20% d’énergie seront gagnés.

« Si nous sommes capables de produire en France, à un coût raisonnable, des produits de qualité, et de les livrer en quelques jours, il n’y a aucune raison pour que nos clients aillent s’approvisionner en Chine ou ailleurs, » ajoute François Luscan. Pour lui, les principaux atouts de l’usine sont les compétences techniques de son personnel, sa réactivité, sa souplesse et l’intégration de la décoration, qui permettent de réduire les délais de mise sur le marché.

Albéa compte aussi sur la souplesse accrue de ses sites et sur son réseau européen pour absorber les variations des besoins de production. Une variabilité de 20 à 30%, selon François Luscan, qui doit pouvoir être transférée d’une usine à l’autre en fonction des variation des besoins des clients.

Croissance globale

Albéa compte poursuivre sa stratégie d’investissements et continuer à réduire les délais de mise sur le marché de ses clients grâce à sa stratégie d’implantation mondiale. Avec 16.000 employés et 45 sites de production dans 14 pays, Albéa est présent sur tous les continents à l’exception de l’Afrique qui est actuellement livrée depuis l’Inde ou depuis l’Europe. «  Mais c’est une région que nous observons de près,  » confie François Luscan, «  au-delà d’un volume critique, une implantation locale s’avèrera nécessaire.  »

À l’avenir, une bonne partie du groupe viendra des marchés émergents. Albéa a ainsi été parmi les premiers à s’implanter en Indonésie et a déjà triplé la taille de son usine locale. Le groupe va également ouvrir une nouvelle usine au Brésil où il prévoit de maintenir sa croissance à deux chiffres.

« Cette année nous avons investi entre 8 et 9% de notre chiffre d’affaires et nous ferons de même en 2014, et cela concerne le monde entier, » insiste François Luscan.

En Europe, la prochaine étape sera l’ouverture en 2014 d’une nouvelle usine de mascaras en Italie, à Bottanuco, près de Milan.