Olivier de Saignes, Directeur Marketing Opérationnel, Albéa

Premium Beauty News - Comment se répartissent au sein de vos activités les produits dits « standards » des produits « spécifiques » ?

Olivier de Saignes - Notre offre « standard » représente aujourd’hui près de 65 % du chiffre d’affaires du groupe. En grande partie, il faut le préciser, grâce à notre position dans la production de tubes en plastique et de tubes laminés qui sont, par essence même, des produits éminemment standards.

Je précise d’ailleurs que nous sommes devenus avec l’apport de Betts le numéro un mondial du tube laminé, un segment qui pèse près de 300 millions de dollars de chiffre d’affaires et dont la principale application reste le dentifrice. Un produit que nous fabriquons aux quatre coins du monde (Europe Amérique du nord, Amérique du Sud, Asie).

Quant au tube plastique, c’est un segment où nous sommes également leader mondial, et ce depuis de nombreuses années. Ce segment représente pour nous quelque 280 millions de dollars de chiffre d’affaires, et nos ventes se font majoritairement dans le secteur du soin.

Nous sommes aujourd’hui les seuls, sur ce segment, à proposer aussi bien l’option tube plastique et tube laminé à nos clients. Et cette richesse de portefeuille nous permet de proposer des solutions vraiment adaptées, et qui sortent du schéma stéréotypé et faux du type "pas chère égale laminé et plastique égale premium". Le laminé est en effet très intéressant pour ses propriétés barrières et ses effets esthétiques liés à la couche d’aluminium.

Mais notre offre standard ne concerne pas que les tubes. Nous avons des catalogues riches pour les mascaras, les rouge à lèvres, les boîtiers à maquillage et les lip-gloss.

Premium Beauty News - Deuxième gros marché pour Albéa, précisément, les mascaras.

Olivier de Saignes - C’est exact ! Un segment qui représente aujourd’hui environ 150 millions de dollars de chiffre d’affaires et où nous sommes également le leader mondial avec une position très forte en Europe et en Amérique du nord. Nous fabriquons nos propres brosses qu’elles soient en plastique ou à base de fibres. Un segment où l’innovation règne de plus en plus en maître et cela nous convient bien. Je vous rappelle la dernière en date avec le mascara tournant de Dior. Et nous atteignons aussi des scores historiques avec notre fameux mascara Two-in-One, TIO®.

Premium Beauty News - Le spectre d’Albéa est donc large. De la production de tubes qui, pour la majorité, sont à classer dans les produits « standards », à celle de la réalisation de rouge à lèvres et, surtout, de boîtiers à maquillage où vous vous êtes plutôt positionnés dans le haut de gamme.

Olivier de Saignes - Oui en quelque sorte… Le tube est, certes, un produit plutôt standard, le rouge à lèvres aussi, mais dans une certaine mesure seulement. Ce qui est standard dans le rouge à lèvres, c’est le moteur. Et, dans ce domaine, nous sommes arrivés à dupliquer largement ce produit à travers le monde. Nous sommes capables de le fabriquer sur les quatre continents. Ce qui change, c’est l’habillage. Quant au boîtier à maquillage, c’est différent. Notre unité indonésienne est clairement formatée pour fabriquer des boîtiers spécifiques, souvent assez complexes.

Premium Beauty News - Cette spécificité de votre unité indonésienne est-elle immuable ?

Olivier de Saignes - Non ! Car je ne vous cache pas que notre volonté est d’automatiser certains types d’opérations dans d’autres parties du monde pour pouvoir fabriquer des boîtiers tout aussi haut de gamme.

Premium Beauty News - Et puis, votre offre concerne également les capots, les bouchons de parfumerie et ce que vous appelez « Beauty Solutions »….

Olivier de Saignes - Les capots et les bouchages concernent surtout la parfumerie où nous réalisons un chiffre d’affaires d’environ 100 millions de dollars. Quant à l’activité « Beauty Solutions », elle représente une soixantaine de millions de dollars et progresse nettement.

Premium Beauty News - Votre offre est également segmentée par « marchés ».

Olivier de Saignes - Nous sommes présents sur le maquillage, le soin, l’oral care et la fragrance. Cette largeur de champ est un véritable atout. Car l’oral care et le soin sont beaucoup plus stables, et moins soumis aux fluctuations économiques que le maquillage et le parfum. Et cela nous a beaucoup aidé en 2009, lors de la dernière crise.

Premium Beauty News - Quels sont les principaux investissements industriels prévus au cours des prochains mois ?

Olivier de Saignes - L’innovation est évidemment un axe fort avec l’intégration de nouvelles technologies et nous ne cessons d’améliorer nos process avec un effort tout particulier sur l’automatisation et le traitement de surface.