Les soins anti-pollution constituent une tendance majeure dans l’industrie de la beauté, avec de nombreux nouveaux ingrédients et produits finis lancés au cours des 18 derniers mois, indique Organic Monitor. Selon la société d’études de marché cette catégorie émergente offre de nombreuses opportunités pour les marques de cosmétiques naturels et biologiques.

Smog sur Shanghai. La quasi-totalité des 30 villes du monde les plus polluées se situent sur le continent asiatique.

« Une étude publiée la semaine dernière par l’Organisation mondiale de la santé indique que 92% de la population mondiale est affectée par une pollution excessive de l’air. Un décès sur dix dans le monde - environ 7 millions - est lié à la pollution intérieure et extérieure. L’Asie est la région la plus touchée, la quasi-totalité des 30 villes du monde les plus polluées se situant ce continent. Outre son impact sur le système respiratoire, la pollution atmosphérique est liée à diverses affections de la peau, comme le vieillissement prématuré, les taches pigmentaires, et une sensibilité accrue », explique Organic Monitor.

Initialement lancés en Asie, les soins anti-pollution se répandent maintenant dans le monde entier. À l’instar des entreprises de cosmétiques asiatiques, les grandes multinationales telles que L’Oréal et Procter & Gamble ont développé des gammes dédiées pour protéger la peau des polluants. Procter & Gamble a fait équipe avec les Jardins botaniques royaux de Kew pour développer des actifs naturels dans ce but.

La palette d’ingrédients naturels utilisés pour les applications anti-pollution s’élargit. Le thé vert, les artichauts, les baies d’açai et le moringa figurent parmi quelques-uns les ingrédients alimentaires qui trouvent maintenant leur place en cosmétique du fait de leur concentration élevée en antioxydants et / ou de leur capacité à protéger les cellules de la peau. La marque Clarins cultive ses propres plantes spécialisées dans l’anti-pollution pour produire des actifs naturels pour ses lignes de soins pour la peau.

« En dépit du nombre croissant d’actifs naturels disponibles, peu de marques de cosmétiques naturels et biologiques ont développé des gammes anti-pollution. Comme on le verra lors du Sustainable Cosmetics Summit, l’une des principales explications tient aux problèmes techniques liés aux formulations naturelles. Le développement de produits de soins fonctionnels soulève des questions de stabilité, de conservation et de performance. Derma E, REN et Tata Harper sont quelques-unes des marques naturelles qui ont réussi à relever ses défis de formulation », ajoute Organic Monitor.

Le cabinet d’études de marché voit dans la lutte contre la pollution une occasion en or pour les marques naturelles. « L’inquiétude croissante vis-à-vis de la pollution atmosphérique et de ses impacts environnementaux et sanitaires stimule la demande des consommateurs pour ces produits. Cependant, presque tous les produits de ce type sont conventionnels et bien que ces produits soient destinés à traiter les conséquences de la pollution sur la peau, ils peuvent eux-mêmes avoir un impact néfaste sur l’environnement. Les marques naturelles et organiques peuvent créer des produits qui, non seulement protègent la peau de la pollution, mais qui auront aussi un impact plus faible sur l’environnement et la santé humaine. »

Le thème de l’anti-pollution sera au cœur des éditions Europe (24 au 26 octobre à Paris) et Asie-Pacifique (14 et 15 novembre à Hong Kong) du Sustainable Cosmetics Summit, organisé chaque année par Organic Monitor.