L’Association des fabricants de parfums et de matières premières de parfumerie (IFRA) s’est félicité de l’approbation hier par le Parlement Européen de la Directive portant sur la défense du savoir-faire et des informations confidentielles. [1]

En effet, la confidentialité est au cœur de l’industrie de la parfumerie où l’élaboration d’un nouveau parfum, que ce soit pour une marque de luxe, un shampooing ou une lessive, peut requérir plusieurs mois, voire parfois plusieurs années ainsi que plusieurs centaines d’essais. « Toute cette industrie, composée d’une myriade de maisons de parfumerie de toutes tailles, s’appuie sur la confidentialité pour protéger le savoir-faire investi dans la collecte ou l’extraction des matières premières, leur sélection et leur transformation en composés parfumants, » explique l’IFRA.

L’association professionnelle estime que cette Directive va donner aux maisons de parfums, quelle que soit leur taille, les moyens de protéger leurs investissements importants en savoir-faire, d’engendrer l’innovation dans un secteur porteur mais soumis à une concurrence effrénée et permettre à l’Europe de conforter son leadership dans ce domaine de pointe.

Combattre les pratiques déloyales

« Ce qui est primordial pour notre secteur, » commente Pierre Sivac, Président de l’IFRA, « c’est la disposition de la Directive, précisée par le Parlement lors du processus législatif, portant sur l’utilisation illégale d’informations confidentielles, même si celles-ci ont été acquises de manière licite. Notre industrie est particulièrement vulnérable à l’utilisation malveillante, voire frauduleuse, d’information obtenue en toute légitimité par le processus usuel d’ingénierie inversée. Ce comportement pourrait inclure par exemple le lancement sur le marché de copies serviles ou le soutien que pourrait fournir un client à une maison de parfums concurrente pour développer une composition identique mais sensiblement moins chère car elle n’aura pas eu à supporter les frais de mise au point. »

L’adoption de cette directive est toutefois très critiquée par des ONG, des syndicats, plusieurs partis politiques et des journalistes, car elle pourrait être utilisée pour entraver le travail d’enquête des médias ou accroitre la pression judiciaire sur les lanceurs d’alertes, notamment en matière fiscale, environnementale ou sanitaire.