Taiwan : Une influence industrielle toujours prépondérante

C’est peu de le dire que cette petite île, souvent battue par les nuages et la pluie, est toujours directement ou indirectement aux commandes de l’industrie de la sous-traitance en Asie. Chacun sait que ses habitants ont façonné et continuent de façonner cette industrie asiatique du packaging et maintenant de plus en plus du full service. Les plus gros acteurs présents en Chine continentale sont souvent d’origine taïwanaise. Depuis plusieurs mois plusieurs industriels taiwanais du secteur ont d’ailleurs tendance à se recentrer sur leur ile, « moins risquée », selon eux. En tout cas les investissements industriels vont toujours bon train du plus petit au plus gros.

C’est le cas chez Capicolor, PME familiale de 80 personnes créée en 1972 et spécialisée dans la fabrication d’eyeliners (5 millions par an) mais aussi d’eyebrow pencils (3 millions par an), et depuis deux ans d’eye shadows. Tous produits confondus, la firme commercialise quelque 200 millions d’unités par an. Principal client, la Chine suivie par Dubai, le Japon, l’Inde et l’ensemble du sud-est asiatique, sans oublier la Grande-Bretagne et la Suède.

La notion de full service ne cesse de s’imposer à Taiwan comme ailleurs. Pour preuve, la croissance exponentielle de la firme Time Source, initialement il y a vingt ans fabricant de packagings destinés au secteur de la beauté et qui s’est orienté progressivement et franchement vers une offre full service. Cinquante personnes, une vingtaine de machines d’injection, cinq millions de dollars de chiffre d’affaires, la firme taïwanaise qui fabrique à la fois des boîtiers à maquillage mais aussi des mascaras affichera cette année une progression de ses ventes de plus de 25 % grâce, en partie, à son offre full service qu’elle va encore étoffer en proposant plus de formules.

Même volonté d’investir chez Cosmeti (16 millions de dollars de chiffre d’affaires dont 70 % réalisés aux Etats-Unis et le reste en Europe), une autre PME familiale spécialisée dans la fabrication de boîtiers à maquillage et qui emploie 70 personnes et qui est sur le point de se payer une deuxième usine toute neuve qui sera opérationnelle à la fin de l’année prochaine pour un investissement total de 3 millions de dollars avec, à la clé, un parc de machines d’injection qui passera de 20 à 35 unités. À noter que les moules sont tous fabriqués en interne.

Chine : le « phénomène » Beukay/ Marie Dalgar

La Chine, justement, qui ne va cesser de faire parler d’elle dans les tout prochains mois tant le dynamisme et la rapidité de création de nouvelles marques s’accélèrent chaque semaine. Parmi les derniers exemples en date, le groupe Beukay, à la fois sous-traitant et propriétaire de plusieurs marques, créé en 1997 par un frère et une sœur, Gary Cui et Masa Cui, à l’origine, entre autres, de la marque Marie Dalgar qui fait un véritable « tabac » non seulement en Chine mais en Asie tout entière et qui ambitionne de conquérir le reste du monde. Une marque dont la progression frise les 60 % en trois ans. Une marque de produits de maquillage qui base son développement non seulement sur le circuit traditionnel mais qui mise à fond sur le e-commerce avec près de cent personnes qui s’en occupent quotidiennement. Une stratégie marketing et commerciale bien rôdée qui ne laisse rien au hasard qui mêle à la fois la présence « terrain », les actions « coups de poings » dans les centres commerciaux, les évènements branchés. Principales forces du Groupe Beukay à la fois sous-traitant et créateur de marques, ses trois sites de production totalisant plus de 25 000 m2 de bâtiments et employant plus de mille personnes, ses trois centres de recherche basés à Shanghai, Tokyo et Paris. Principaux atouts du Groupe, ses deux dirigeants, Gary Cui et, surtout, Masa Cui. N’étant pas Issue de la sphère cosmétique, les écueils n’ont pas manqué pour Masa, au début. Mais son travail constant visant au développement des marques, sa vision unique et sa passion pour la beauté ont permis de faire ce que Marie Dalgar est devenue aujourd’hui. En s’appuyant sur une innovation constante, un concept artistique et à la concrétisation de ses inspirations, elle a réussi à force de travail à élever la marque « au rang des toutes premières marques de maquillage artistique haut de gamme » en Chine.

Japon : l’esprit de conquête de Nippon Shikizai

C’était l’information de ces dernières semaines. Le groupe japonais Nippon Shikizai annonçait la reprise de la société française Orléans Cosmetics, principalement spécialisée dans la production de poudres de maquillage. Un groupe japonais créé en 1957 qui emploie plus de 750 personnes dont le chiffre d’affaires aura progressé de 60 % en trois ans et qui n’en est pas à son coup d’essai en France puisqu’il avait déjà racheté en 2000 la société Thepenier Pharma Industrie. Un groupe qui peut afficher aujourd’hui une capacité de production annuelle de plus de 3600 tonnes de formules liquides, plus de 2000 tonnes de produits pâteux, 350 tonnes de poudres et 30 tonnes de produits coulés à chaud. Un Groupe qui affiche sa volonté de croissance en Europe mais aussi aux Etats-Unis et en Chine.