Corinne Fugier Garrel, directrice du développement packaging de L’Occitane en Provence

Testées dans trois points de vente - en Allemagne et en Espagne - les fontaines de vrac proposent actuellement trois références de gels douche, à succès de la marque. Au premier achat, le prix du flacon en aluminium et de son contenu équivaut au prix du gel douche classique dans son flacon plastique proposé en linéaire. Les remplissages suivants permettent une économie de 25%, et un prix également inférieur à celui de l’écorecharge.

« Notre objectif était d’initier une démarche de consommation plus vertueuse ; de voir comment nos clientes allaient réagir, mais également comment nos conseillères en boutique allaient apprécier cette nouvelle proposition qui leur demande plus de travail puisqu’elles sont sollicitées pour le remplissage, et enfin comment la technologie des fontaines allait se comporter », explique Corinne Fugier Garrel, directrice du développement packaging de L’Occitane en Provence.

Après 12 mois, le bilan conforte la marque dans sa démarche avec des chiffres encourageants sur les ventes.

Nouvelle offre produit, nouveaux points de vente

« Il y a eu un très bon accueil de nos consommateurs qui apprécient la démarche et nous ont questionné sur d’autres possibilités de produits. Nous allons donc passer à cinq propositions, avec du shampoing et de l’après shampoing », note Corinne Fugier Garrel.

La marque note une petite augmentation des ventes pour les trois références concernées. L’opération crée également de la valeur ajoutée supplémentaire et du trafic. « C’est surtout le retour en boutique pour l’opération de remplissage qui est la meilleure nouvelle : le mode de consommation est vraiment en train d’évoluer ».

Très bon retour également de la part des conseillères de vente, qui voient là l’occasion d’un temps privilégié avec le client permettant d’expliquer la démarche et l’engagement de la marque.

Dans un souci d’amélioration continue, la technologie fera l’objet d’une nouvelle génération au cours du déploiement prévu en phase deux. « Nous allons donner la possibilité de ramener le flacon d’origine en plastique, pour le remplir à nouveau, la nouvelle technologie le permet. L’idée est de donner toutes les chances au projet en ouvrant le plus d’options possibles. Notre challenge est de passer d’ici un an à plus de 30 points de vente en Europe et en Asie », assure la responsable.

« Chasse au plastique »

Le rechargeable se dessine donc comme un axe important du processus de réduction des emballages engagé par le groupe. « Nous essayons d’aller dans ce sens sur toutes les formules où on peut le faire, avec déjà 25 références proposées en écorecharges, dont deux en soin corps », note Corinne Fugier Garrel.

L’Occitane travaille aussi à l’allègement du poids de verre de ses gammes de soin et au lancement de produits solides minimisant l’emballage.

Concernant le plastique, d’une part la chasse est ouverte sur tout ce qui est superflu comme la cellulose ou les spatules. Le prochain calendrier de l’Avent sera lui composé d’un thermoformé en carton. D’autre part, l’utilisation de matières recyclées s’élève en objectif prioritaire. « Depuis longtemps nous utilisons du plastique recyclé dans tous nos flacons PET. La quantité moyenne est de 35% sur l’ensemble de nos flacons. Notre objectif est de passer à 100% d’ici 2025 », explique la directrice.

Pour atteindre cet objectif, L’Occitane a établi un partenariat avec Loop Industries, société canadienne dotée d’une technologie de recyclage chimique permettant d’obtenir une matière rPET de qualité équivalente à la matière vierge.

Le groupe s’est aussi engagé à intégrer 50% de recyclé pour les autres plastiques. « Nous souhaitons avoir aussi plus de PE et de PP recyclé dans nos packs mais la matière est plus compliquée à obtenir avec un grade alimentaire. C’est un challenge ».

Enfin, pour Corinne Fugier Garrel, la problématique consiste aussi à travailler la recyclabilité des produits. « Malheureusement, il y a des matières qui sont encore multicouches et donc qui empêchent la recyclabilité. Là, c’est à nos fournisseurs de développer et pousser pour du monomatériaux. C’est un axe qui nous occupe et nous travaillons ensemble avec les fournisseurs pour avancer dans ce sens », conclut-elle.