Carbios, pionnier dans le développement et l’industrialisation de technologies biologiques pour le recyclage des plastiques, a lancé une augmentation de capital pour un montant brut initial d’environ 122 millions d’euros, susceptible d’être porté à environ 141 millions d’euros en cas d’exercice intégral de la clause d’extension.

Une première unité industrielle dès 2025

Pour l’essentiel, les sommes levées seront affectées à la construction de la première usine de l’entreprise dont la capacité de production est estimée à 50.000 tonnes par an. Le solde sera affecté aux dépenses liées aux activités de R&D propres au PET.

Cette usine sera construite à Longlaville, dans l’est de la France, en joint-venture avec Indorama Ventures. Le démarrage de la construction, le recrutement et la formation du personnel de l’usine sont prévus pour la fin 2023, et la mise en service est attendue en 2025.

Carbios indique avoir sécurisé une première source d’approvisionnement de sa future usine en remportant une partie de l’appel d’offres CITEO pour le biorecyclage de barquettes multicouches. L’entreprise est en discussion avec d’autres acteurs pour sécuriser les 50.000 tonnes annuelles de déchets qui seront attendues lorsque l’usine fonctionnera à plein régime. La technologie mise en œuvre par Carbios lui permet de minimiser l’utilisation de bouteilles, une matière première onéreuse, et donc de gagner en compétitivité en diversifiant son mix de matières premières avec des barquettes alimentaires, des résidus fins et textiles.

Un marché en pleine croissance

Selon les estimations de Carbios, compte tenu de l’amélioration de la collecte et du tri des textiles, de l’utilisation de matières premières d’origine textile et de l’intensification des nouvelles technologies de recyclage, le marché mondial du PET recyclé devrait presque doubler en 25 ans. Le PET recyclé pourrait ainsi représenter 50% du marché total du PET d’ici 2050.

Carbios a l’ambition de devenir un des leaders mondiaux de ce marché en pleine croissance et de se saisir d’une part de 4 à 8% de celui-ci d’ici à 2030, qui passerait à 8-12% d’ici 2035 et même 23% en 2050.

L’entreprise devrait notamment profiter de la forte croissance des nouvelles technologies de recyclage, dans un contexte où la croissance du PET recyclé mécanique sera contrainte par la disponibilité limitée de matières premières à même d’être traitées par cette technologie. Carbios prédit également que le PET vierge sera aussi limité en raison d’une diminution de la demande en matières premières issues de la pétrochimie, résultant à la fois des ambitions des marques dans le domaine du développement durable et des réglementations gouvernementales à travers le monde.

Au-delà du PET

Carbios souligne par ailleurs que ses efforts pour élargir ses axes d’innovation et étendre ses technologies propriétaires à d’autres polymères — notamment aux polyamides (dont le nylon) et polyoléfines (polyéthylène et polypropylène) — devraient porter leurs fruits avec de premiers brevets attendus à partir de 2023.

En collaboration avec ses partenaires académiques, Toulouse Biotechnology Institute et l’Université de Bordeaux, Carbios a récemment publié dans Chemical Reviews un article intitulé "Enzymes’ power for plastics degradation". Cet article marque, selon l’entreprise, un tournant dans la recherche d’enzymes pour dégrader d’autres plastiques que le PET et le PLA.

« Il est désormais temps de déployer notre projet industriel et commercial à grande échelle avec l’ambition de mettre en service dès 2025, en France, la première usine au monde de biorecyclage des plastiques PET, en partenariat avec Indorama Ventures. C’est avec l’objectif de financer cette usine, d’accélérer notre R&D et le déploiement de nos activités de recherche pour d’autres polymères et/ou d’autres applications de nos technologies, que nous lançons cette augmentation de capital », indique Emmanuel Ladent, Directeur Général de Carbios.