« En tant qu’entreprise familiale depuis 1623, nous nous inscrivons naturellement dans le long terme, avec une volonté d’ancrage pérenne dans les territoires. La durabilité est inscrite dans l’ADN de l’entreprise,  » annonce d’entrée Tristan Farabet, le Directeur Général du Groupe Pochet. Il est vrai que peu d’entreprises, toujours leaders dans leur secteur, peuvent revendiquer une telle histoire. « Le groupe s’est toujours donné les moyens de rester familial, en investissant pour garder la confiance de ses clients, » poursuit-il.

De gauche à droite : Tristan Farabet, Directeur Général, et Pierre Dehé, Directeur RSE.

Et pour continuer à faire la course en tête, Pochet s’est fixé comme ambition, d’ici à 2023, de devenir « la meilleure société mondiale de packaging haut de gamme pour le parfum et la beauté, préférée de ses clients pour son inventivité, l’excellence de ses savoir-faire multi-matériaux, l’engagement de ses équipes et sa RSE »

Partie intégrante de la stratégie du groupe, la Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) est en effet devenue, depuis plusieurs années, un élément de compétitivité important pour les fournisseurs des grandes marques. « Les enjeux de durabilité ont gagné du terrain dans le secteur du luxe. Il y a une vraie exigence des consommateurs. » Les marques se fixent des objectifs concrets parfois ambitieux et demandent en conséquence des engagements importants à toute la chaîne de valeur. « Aujourd’hui, certains clients peuvent être amenés à interrompre leurs relations avec des fournisseurs qui ne progressent pas suffisamment en matière de RSE. Pour nous, c’est un atout, notamment par rapport aux concurrents des pays à bas coût, » explique Tristan Farabet.

Durabilité, excellence, profitabilité

Le Groupe Pochet a bâti sa stratégie RSE sur quatre piliers : la préservation de la planète (réduction de l’empreinte environnementale des sites et des produits, économie circulaire), le dialogue et la coopération avec toutes les parties prenantes pour « progresser ensemble  », le respect et la considération pour les hommes et, enfin, la préservation et la transmission des savoir-faire. Le tout en gardant à l’esprit que pour être durable la croissance doit bien évidemment demeurer profitable et que le secteur du luxe implique une exigence d’excellence sur laquelle il est impossible de transiger.

« Concilier tous ces impératifs est difficile mais c’est possible et c’est surtout indispensable, » souligne Pierre Dehé, le Directeur Responsabilité Sociétale et Environnementale du groupe. « Les choses évoluent très vite, à tous les niveaux. Aujourd’hui, par exemple, nous savons réaliser de superbes produits en utilisant moins de verre. »

En matière environnementale, le Groupe Pochet entend se concentrer sur deux axes : les produits et les procédés. « La première étape passe évidemment par la mesure de notre impact, » explique Pierre Dehé. Une fois les critères fixés, des engagements chiffrés et mesurés pour chaque site sont établis, avec des feuilles de route annuelles. Le groupe ambitionne une réduction de 70% de sa consommation d’eau, de 20% de ses émissions de CO2, et de 50% des émissions de Composés Organiques Volatils (COV).

Sur le site Qualipac Aluminium, à Saint-Saturnin-du-Limet à 40 kilomètres au sud de Laval, le groupe a ainsi investi 4 millions d’euros dans la construction d’une station d’épuration permettant de traiter la totalité des bains d’anodisation avec des rejets 10 fois inférieurs aux seuils réglementaires.

Bien sûr, le respect de l’environnement n’aurait pas de sens s’il n’était pas doublé par la considération pour les hommes. Le groupe s’est ainsi engagé à un objectif zéro accident sur tous ses sites de production et à l’élimination des produits CMR.

Avec Epure, un pot aux parois de verre allégées, le Groupe Pochet s’efforce de conjuguer les codes du luxe et le souci de l’environnement.

« Notre objectif est aussi d’améliorer nos process, » ajoute Pierre Dehé, considérant que la protection de l’environnement peut aussi être une source d’amélioration de la performance. Ainsi, sur le site de Qualipac Aurillac, des procédés innovants de galvanoplastie vont permettre la suppression du chrome hexavalent du processus sur la nouvelle ligne de production, opérationnelle d’ici fin 2017, ainsi que la division par 20 de la concentration des rejets en chrome et nickel. La récupération d’énergie sur le chauffage des bains permettra également de réduire de 10 à 15% la consommation d’énergie. « La dimension environnementale et sociale est prise en compte dans tous nos investissements. »

Préserver et transmettre les savoir-faire

Autre élément clef de cette stratégie RSE : la préservation et la transmission des savoir-faire. La moitié des sites français du groupe vont être classés Entreprise du Patrimoine Vivant. « Nous sommes à la frontière de l’artisanat et de l’industrie, nous produisons des quantités industrielles, mais pour des produits de très haute qualité et des marques prestigieuses, » explique Tristan Farabet. De fait, 70% des lignes de production du groupe subissent au moins un changement de réglage chaque jour, ce qui nécessite beaucoup d’interventions humaines.

Sur le site verrier de Guimerville, en Seine-Maritime, le groupe a identifié les métiers et les compétences clefs pour la transmission des savoirs. Il s’agit non seulement d’assurer la pérennité des savoir-faire mais également de faire progresser les collaborateurs par niveau. C’est aussi un outil d’amélioration permettant de visualiser les points sur lesquels des progrès sont possibles et de mettre en place des plans de formation personnalisés. L’étape suivante est la création de l’Académie Pochet, un programme de formation interne pour l’ensemble du groupe, permettant d’accompagner le personnel sur sa carrière, de préserver les compétences tout en assurant l’intégration de nouvelles connaissances.

L’enquête réalisée tous les deux ans auprès des salariés du groupe révèle ainsi une vraie fierté métier au sein de l’entreprise, supérieure à 70%. Pour les dirigeants du Groupe Pochet, cette fierté est un élément important de l’engagement des collaborateurs et de la performance du groupe, que les engagements RSE ne peuvent que renforcer.

Progression partagée

Les fournisseurs du groupe sont bien évidemment associés à cette stratégie, les principaux d’entre eux devant même s’engager sur le respect d’une charte d’achats responsables. Plus généralement, Pochet souhaite travailler avec l’ensemble de ses partenaires pour avancer sur ces sujets. Une fois par an, le groupe effectuera des sessions de travail avec des clients, des fournisseurs et des ONG pour identifier de nouveaux points de progrès. La première session est programmée pour la fin de l’année 2017.

Groupe familial et fleuron de l’industrie française, Pochet entend s’appuyer sur ces atouts pour mener à bien ce nouveau projet, qui passe par la satisfaction des clients et l’engagement des collaborateurs. « Qui eux-mêmes se retrouvent dans ces valeurs et y trouvent du sens, » conclut Tristan Farabet.