Après avoir testé 13 crèmes solaires pour le visage étiquetées SPF 50 ou 50+ et constaté « qu’un tiers de ces produits n’assure pas le niveau de protection affiché », l’UFC-Que Choisir a annoncé saisir les autorités pour qu’elles sanctionnent les marques concernées.

« Au vu de la forte proportion d’étiquetages potentiellement trompeurs, l’UFC-Que Choisir met en demeure les fabricants de rendre leurs produits conformes aux indices affichés ou à défaut de les retirer et se réserve la possibilité d’engager toute action utile en justice », selon un communiqué publié mardi.

L’association saisit aussi la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) « pour qu’elle sanctionne les marques commercialisant de tels produits, intensifie les contrôles sur les produits de protection solaire et prenne les mesures pour faire cesser ces pratiques ».

Les indices 50 et 50+ des crèmes solaires, « sont censés apporter les plus hauts niveaux de protection aux rayons ultraviolets », précise l’UFC-Que Choisir, dont les tests montrent que « sur les 13 crèmes testées, 5 ne respectent pas les niveaux attendus de protection solaire ».

« Quatre d’entre elles n’atteignent qu’une protection correspondant à un indice 30 », selon l’association, qui souligne qu’« il est rare » qu’elle constate « une telle proportion de défaillances, et qu’elles proviennent de marques aussi bien ancrées dans le paysage que Vichy, Biotherm ou Lancaster ». Les deux autres marques concernées sont ISDIN et Rituals.

Par ailleurs, l’association « presse le ministère de l’Environnement à la nécessité d’encadrer les allégations environnementales pour les produits cosmétiques ».

Car, si la grande majorité des produits testés est « exempte de composés indésirables pour la santé humaine, une large proportion en revanche (10 sur 13) écope d’une mauvaise note environnementale du fait de la présence de composants ayant des effets nocifs sur les organismes aquatiques ».

Enfin, l’UFC-Que Choisir souligne les « prix stratosphérique » des crème solaires pour le visage, « même pour des marques habituellement peu gourmandes comme Nivea et Yves Rocher ». Au sein d’une même marque, les tarifs au litre des solaires pour le visage sont au moins deux fois plus cher que les solaires pour le corps, le plus souvent trois ou quatre fois plus cher et même et jusqu’à sept fois plus cher pour « Yves Rocher, qui argue qu’il s’agit aussi d’une crème anti-âge », selon l’association.

Le sujet de l’insuffisante protection des écrans solaires revient presque tous les étés dans le débat public. La polémique s’organisant généralement sur la méthodologie adoptée pour mesurer l’indice de protection des écrans solaires. Sur ce point sensible, l’association indique avoir déterminé la protection contre les UVB et les UVA selon la méthode HDRS hybride combinant des mesures in vitro et in vivo. « En cas de mauvais résultat, la mesure a été confirmée par les méthodes ISO classiques (in vivo pour le SPF, in vitro pour les UVA) », précise-t-elle.

La question est effectivement sensible car les effets nocifs du soleil sont un véritable problème de santé publique. Sur ce sujet, la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) soulignait toutefois dans une étude récente, que si 9 Français sur 10 pensent qu’il est indispensable de se protéger des rayonnements UV avec des produits adaptés, le passage à l’acte varie selon les lieux de l’exposition mais aussi le sexe et l’âge. Avec globalement des pratiques de protection insuffisantes, notamment pour les des hommes et les jeunes.

« Les marques réalisent beaucoup d’innovations pour améliorer les formulations, renforcer la biodégradabilité et mesurer de la façon la plus fine possible l’impact sur les milieux marins. Nous devons continuer de rappeler que les risques liés à l’exposition au soleil, sans protection, sont mortels. Le vrai danger, c’est de ne pas se protéger ! », alertait alors Emmanuel Guichard, Directeur Délégué de la FEBEA.