Une adresse dans la continuité d’une histoire

312, rue Saint-Honoré. David Benedek n’a pas choisi l’adresse de sa boutique au hasard. « Dès 1959, mes grands-parents avaient ouvert une parfumerie à l’angle des rues Saint-Honoré et de la Paix. J’ai beaucoup de fierté et d’émotion à m’inscrire dans cet héritage familial », expose-t-il. Le jeune chef d’entreprise ne manque pas de rappeler l’attachement qu’il voue à l’univers du parfum qui a baigné son enfance, ainsi qu’au quartier du Palais Royal où il a installé les bureaux de sa société en 2016. Non loin de là, la parfumerie Benlux Louvre, sise au 174 rue de Rivoli, fait partie de cette histoire. Celle d’une saga familiale qui a débutée il y a deux générations, lorsqu’un couple d’origines roumaine et hongroise, les grands-parents de David, sont venus s’installer en France.

Le premier flagship de la marque s’enracine ainsi sur un territoire à la fois familier et épicentre de la clientèle internationale que cible l’entreprise.

Pour le design intérieur, David Benedek a donné sa chance à un duo de jeunes architectes, Arthur Blanche et Daniele Profita, dont c’est la première conception en matière d’espace de vente. La devanture de verre se prolonge sur deux niveaux, inondant de lumière l’espace intérieur et sa mezzanine. Une combinaison de matières minérales, pierre de Bourgogne et travertin, crée un effet monochrome. Des étagères longitudinales sur tout un mur matérialisent le concept de « bibliothèque olfactive » cher à la Maison.

« Nous l’avons pensé en termes d’espace de vie, plutôt que commercial. La mezzanine apparaît comme un lieu de conversation. Nous réfléchissons à organiser des master classes qui réuniraient simultanément un parfumeur et un artiste », confie le chef d’entreprise.

Un parfum-signature qui incarne l’esprit du lieu

Alexandra Carlin, qui a collaboré précédemment sur Villa Néroli et Velvet Tonka (distingué par un Fragrance Foundation Award en 2022), a accompagné David Benedek sur la création de 312 Saint-Honoré qui célèbre l’ouverture de la boutique. Elle signe un musc sensuel, minéral et lumineux, construit sur un accord inédit de notes boisées et ambrées.

« Le brief était axé sur les matières constituant le décor du lieu. J’ai souhaité décliner une palette de matières dans une gamme qui va du transparent au blanc cassé, restituer cette harmonie minérale subtile, ce camaïeu de blanc. J’ai construit une composition tout en verticalité, qui fait écho à la grande hauteur sous plafond. L’autre fil directeur que nous nous sommes donné, c’était celui du cocon : en l’occurrence, cette boutique qui permet de se retrancher de l’effervescence du quartier pour mieux se connecter avec le parfum. Pour cette raison, priorité a été donné au musc car c’est une matière qui relève de l’intime, de la peau », souligne la parfumeure de Symrise.

En tant que directeur artistique, David Benedek décrit le nouvel opus en ces termes : « C’est un parfum réconfortant, que l’on aimerait sentir dans le cou d’une personne. C’est un parfum plutôt abstrait qui se distingue par sa grande délicatesse et qui va à l’encontre de ce qui est attendu dans une parfumerie de niche, dont les propositions revêtent souvent un caractère extrême. Nous prenons un risque assumé par rapport à ce type de clientèle ».

Paris et les belles matières

Formé à l’Institut de la Mode et par Cinquième Sens, David Benedek avait tout juste 26 ans lorsqu’il s’est lancé dans la création de sa maison. Il en pose les fondamentaux : des parfums au chic intemporel qui racontent un imaginaire parisien ; et une mise en lumière de belles matières. Les collections (Parisienne et Matières) sont organisées autour de ces deux axes de création. La collection Azur, privilégiant les hespéridés, ainsi que la collection Exclusive viennent s’adosser à ces deux piliers.

La maison propose actuellement vingt parfums ainsi qu’une collection de bougies dites « Les Nocturnes » et une eau de lessive raffinée.

Aujourd’hui, le best-seller de la maison est Gris Charnel, dans ses versions eau de parfum et extrait, composées par Mathilde Bijaoui (Mane). Puis, viennent Rouge Smoking, signé Amélie Bourgeois (Flair), et de Pas ce soir de Violaine Collas (Mane).

Savoir-faire made in France

Ancrée dans la capitale, l’entreprise a sélectionné des partenaires exclusivement français afin de valoriser l’excellence de chaque savoir-faire. Le flacon biseauté emblématique est fabriqué en Normandie par les Verreries Brosse. Il doit sa transparence particulière à la technique du verre rebrûlé. Les capots sont développés en région parisienne, par un bijoutier orfèvre traditionnel. Leur forme est inspirée de l’un des monuments les plus emblématiques de la rive droite parisienne, le dôme du Grand Palais. L’étiquette papier est produite par l’imprimerie bordelaise New Darmon Étiquettes, puis apposée à la main sur chaque flacon. À l’image d’une reliure de livre, le coffret est façonné par une entreprise familiale de la région du Mans, le cartonnier MPO. Enfin, l’encre est d’origine naturelle et le papier, teinté dans la masse, est recyclé.

Actuellement BDK Parfums se déploie dans 500 points de vente, et s’exporte dans 58 pays. La société emploie 16 salariés.