Premium Beauty News - Dans un contexte économique difficile, le vernis à ongles semble bien se porter

Siegfried Prive - Le vernis à ongles présente plusieurs avantages d’attractivité dans le contexte d’incertitude actuel.

Il s’agit avant tout d’un produit-plaisir avec un positionnement à petit prix, donc abordable pour tous.

Nous constatons aussi une recrudescence d’intérêt pour ce produit de la part des grandes marques, un mouvement initialisé par les plus grands designers leaders d’opinion. Il s’en suit un grand dynamisme de l’offre produits, avec des concepts fortement liés à la mode pour répondre aux besoins des beauty addicts. Une bonne illustration de ce rapport produit - mode est la vente de teintes tendances noir ou vert.

Aujourd’hui, plus aucune revue féminine locale ou internationale, plus aucune une émission télé, aucune actrice de cinéma, voire aucun joueur de football, ne font l’impasse sur le vernis. La visibilité médiatique du vernis n’a jamais été aussi forte.

Le produit a rajeuni par sa cible, car même les plus jeunes avec leurs tribus se sont accaparés le vernis. C’est évidemment un phénomène sociologique encourageant pour les marques à la recherche de relais de croissance.

Enfin l’acte de plaisir d’achat nécessite une offre produits diversifiée, certaines marques ont intégré l’évolution d’un vernis qui est passé d’une image plus statique et classique à une offre en mouvement, dans un univers de mode et de glamour.

Premium Beauty News - Pouvez-vous nous donner une idée du volume du marché mondial du vernis à ongles. Comment évolue-t-il ?

Siegfried Prive - Certains experts situent le marché mondial à 3.5 milliards de flacons, et la réduction des tailles de flacons semble être arrivée à sa limite.

Une première évolution provient de l’accessibilité des vernis : alors que le concept du service de manucure à la consommatrice était très actif sur le réseau de distribution des Beauty ou Nails Salons en Asie, aux États-Unis, en Russie, nous constatons qu’une variante, les Nails bars, s’accroît et se développe en Europe Centrale et du Sud qui étaient des zones traditionnelles de vernis en libre-service. Cela contribue évidemment à augmenter l’accessibilité au produit.

De nouveaux vecteurs de packaging - stylos, puis patches - qui captent une certaine clientèle ; contribuent également à améliorer la disponibilité et l’attractivité du produit.

Une seconde évolution est liée aux stimuli de l’offre. La gestion classique d’une largeur de gamme de 12 à 20 teintes, sous des marques ombrelles ciblées sur des profils de consommatrices homogènes, plus quelques références de soins, a évolué vers plus de dynamisme. Les marques sont maintenant bien plus ouvertes à l’utilisation de produits promotionnels ou saisonniers, avec une durée de vie très courte, ce qui régénère l’offre et stimule l’intérêt auprès de l’utilisatrice finale.

Certaines marques revoient leurs gammes avec des one shot promotionnels pour lesquels les teintes, les formulations, les textures ne sont plus les seules variables d’innovation ou de différenciation, mais pour lesquels le packaging et l’habillage secondaire peuvent aussi changer, et ceci parfois avec des fréquences très courtes de 3 semaines. Les différents segments du masstige et des marques de distributeurs se sont engouffrés dans cette tendance.

Cette évolution sur la fréquence de lancement génère des gains de parts de marché pour les marques dont l’organisation interne ou externe a pour objectif de réduire les délais et les coûts de mise sur le marché, ce qui renforce la relation du partenariat avec les fabricants comme Durlin.

Premium Beauty News - Que recherche la consommatrice de vernis aujourd’hui ?

Siegfried Prive - La consommatrice recherche de la nouveauté ou de la différenciation produit. Les industriels que nous sommes répondent traditionnellement par de l’innovation technologique et de la performance.

Récemment nous avons lancé dans nos formulations, un polymère breveté, issu de l’industrie des lentilles de contact. Nous avons également reformulé nos vernis avec un film moins occlusif, permettant d’accroître les échanges avec l’oxygène et ainsi mieux faire respirer l’ongle, tout en augmentant les performances fonctionnelles du produit.

En plus des innovations à forte valeur ajoutée technologique, notre expertise s’est intensifiée, sur des synergies avec les fournisseurs de packagings innovants. Mais aujourd’hui, c’est aussi notre capacité d’écoute et d’anticipation sur les tendances de la mode, associée à une forte créativité, qui nous permet de répondre aux attentes du marché.

Au-delà des attentes des consommatrices, le produit est également impacté par les nouvelles réglementations, ce qui élargit notre champ d’expertise et la qualité du service attendu par nos clients.

Premium Beauty News - Ces évolutions ont-elles un impact sur votre outil de production ?

Siegfried Prive - Le cycle de vie de plus en plus court des produits et les lancements plus nombreux ont conduit à une réduction de la taille moyenne des lots de production. Mais surtout, la demande des marques s’oriente clairement vers un full service produit, avec une plus forte attente en termes de capacité et de rapidité en R&D.

Le rythme plus rapide de l’industrialisation des innovations conduit à meilleure intégration entre les équipes de nos clients, notre R&D et la production.

Chaque année, nos investissements sont calibrés pour répondre à ces nouveaux besoins, ainsi qu’à l’évolution du cadre réglementaire. Ceci pour garantir la sécurité de nos personnels, de nos installations et l’approvisionnement de nos clients.

On constante que ces contraintes environnementales, de sécurité, mais aussi la volonté de réduire les coûts, encouragent des transferts industriels de nos clients vers leurs sous traitants, qui illustrent la valeur ajoutée reconnue de Durlin.

Nos investissements industriels se sont développés dans toutes nos usines à travers le monde. Ainsi en 2 ans nous avons doublé notre capacité d’offrir des produits clefs en mains.

Par exemple, sur le site de Bergerac (France) nous avons investi dans l’automatisation de nos chaînes de production pour pouvoir répondre très rapidement à de grandes séries et offrir des produits d’une très grande qualité, nous avons aussi augmenté notre capacité sur certains sites avec des procédés semi-automatiques, pour répondre aux besoins de flexibilité et de diversité.

Nos investissements se font en parallèle sur le contrôle qualité, et nos laboratoires et équipes de R&D, très sollicités par la fréquence de nouveaux lancements. Aussi notre service réglementaire s’est fortement structuré pour accompagner l’évolution des différents marchés.

L’entrée dans l’ère REACH, et les attentes environnementales nous ont permis de revisiter notre approche des matières premières et des procédés de fabrication. Durlin déjà certifié ISO 9001 version 2008, s’est déjà lancé dans la mise en conformité vis-à-vis de la nouvelle norme de bonnes pratiques de fabrication (BPF) cosmétique.