Une récente étude in vitro, conduite par une équipe scientifique internationale, montre que le DEET, le répulsif pour insectes le plus utilisé au monde, a un effet toxique sur le système nerveux des insectes et des mammifères.

« Le N,N-Diethyl-3-methylbenzamide [1] (DEET) demeure la référence comme répulsif anti-insectes. Environ 200 millions de personnes en font usage chaque année et plus de 8 milliards de doses ont été appliquées au cours des 50 dernières années », rappellent les auteurs de l’étude, qui a été publiée en ligne par BioMed Central Biology.

Le N,N-Diethyl-3-methylbenzamide ou, plus simplement, DEET

Les chercheurs se sont efforcés de mieux connaître la cible moléculaire du DEET et les conséquences de ses interactions avec les insecticides carbamates sur le système de l’acétylcholinestérase. À l’aide de techniques toxicologiques, biochimiques et électrophysiologiques, ils ont mis en évidence que le DEET n’est pas seulement un agent chimique modifiant le comportement, mais aussi qu’il inhibe l’activité de l’acétylcholinestérase sur les préparations neuronales des insectes comme des mammifères L’activité de l’acétylcholinestérase est essentielle dans la communication entre cellules nerveuses.

Les auteurs indiquent que leurs découvertes « mettent en question l’innocuité du DEET, particulièrement en combinaison avec d’autres molécules, et ils soulignent l’importance d’une approche pluridisciplinaire pour le développement,à des fins de santé publique, de répulsifs anti-insectes plus sûrs ».