Premium Beauty News - Un mot sur la situation d’Inter Parfums dans le contexte économique de ces derniers mois. Quelles sont vos perspectives 2010 ?

Philippe Benacin - Contre toute attente, l’année 2009 n’aura pas été si mauvaise que cela. Je vous rappelle qu’en 2008 le chiffre d’affaires avait dépassé les 264 millions d’euros et que nous serons en 2009 sur un montant d’un peu plus de 252 millions. La baisse est donc relativement faible, d’autant qu’en 2008 notre activité avait bénéficié d’opportunités très positives en matière de lancements. Par ailleurs, la fin d’année 2009 aura finalement été de très bon niveau.

Sur le plan de la stratégie, le groupe renforce significativement ses perspectives, grâce à :

 la constitution d’un nouvel axe de développement avec la préparation d’une ligne complète de maquillage sous la marque Burberry. Cette ligne, dont le lancement est prévu au cours de l’été prochain, favorisera une meilleure exposition des parfums au niveau de la distribution ;
 un élargissement du portefeuille matérialisé à l’automne par la signature d’un contrat de licence avec la marque de luxe Jimmy Choo.

Quant à l’année 2010, elle s’annonce riche en nouvelles initiatives de qualité et devrait permettre au chiffre d’affaires de dépasser 265 millions d’euros, en progression de plus de 9 % à devises constantes par rapport à l’année 2009, avec notamment :

 une ligne de parfums féminine et masculine Burberry Sport en février ;
 une ligne de parfums féminine Oriens de Van Cleef & Arpels en mars ;
 une ligne de maquillage Burberry en juin ;
 des lignes de parfums féminine sous les marques Lanvin et S.T. Dupont en juillet ;
 une ligne de parfums masculins sous la marque Van Cleef & Arpels en septembre.

Philippe Benacin, Président Directeur Général d’Inter Parfums

Premium Beauty News - Les répercussions de la crise n’ont pas fini de faire des dégâts en amont de la filière, compte tenu, entre autres, du déstockage qui semble ne jamais prendre fin.

Philippe Benacin - Et bien, bonne nouvelle, en ce qui concerne le déstockage, c’est fini ! Nos stocks sont extrêmement bas et l’année 2010 sera totalement différente. Nous allons à nouveau commander !

Premium Beauty News - Un commentaire sur cet accord de licence avec Montblanc.

Philippe Benacin - Grâce à des positions de leader dans les instruments d’écriture, les montres et la maroquinerie, un développement prometteur dans la joaillerie féminine, une présence active dans plus de 70 pays, un réseau de 350 boutiques en propre et des exigences élevées en matière de qualité du design et des produits, Montblanc dispose d’un potentiel de croissance dans les parfums et produits dérivés. Ce partenariat avec une marque de luxe centenaire et mondialement reconnue vient renforcer les perspectives de développement de notre groupe sur le segment de la parfumerie sélective.

Premium Beauty News - C’est sans doute l’une des originalités de votre groupe, la sous-traitance totale sur le plan industriel. Quel équilibre, selon vous, entre sous-traitance en Europe, et plus particulièrement en France, et en Asie ?

Philippe Benacin - C’est vrai ! Et au passage, les emplois ainsi induits représentent, à mon avis, au moins 600 personnes. Quant à la répartition, il est clair que le remplissage est à 100 % en France et que l’achat de composants est réalisé en majorité en Europe (70 % à 75 %), un peu aux États-Unis et, finalement, très peu en Asie (sauf pour le zamac).

Cela est dû en grande partie au fait que notre activité est essentiellement sur le créneau du parfum. Une configuration qui change évidemment un peu avec la nouvelle activité maquillage Burberry, en particulier concernant le packaging où l’Asie a clairement pris une position forte. Mais je vous rappelle que l’Italie reste un acteur majeur dans le domaine des composants cosmétiques.

Premium Beauty News - Votre arrivée sur le créneau du maquillage va-t-elle s’étendre à d’autres marques que vous possédez ?

Philippe Benacin - A priori, non ! Cela se justifie avec Burberry compte tenu du chiffre d’affaires que cette marque représente au sein d’Inter Parfums (160 millions d’Euros). Je vous rappelle que notre deuxième marque atteint 40 millions d’Euros. Mais je tiens à préciser à ce propos que le maquillage est incontestablement une locomotive sur le plan marketing pour une marque. Une dynamique qu’il ne faut donc pas négliger.