Michele Burke

Premium Beauty News - Comment vous est venue cette passion pour le maquillage ?

Michele Burke - J’étais sans doute prédestinée à cela ! Je suis née en Irlande et j’émigre fin 1973 au Canada. Je m’installe à Montréal et je trouve un job dans la mode. Je repère le travail des maquilleurs et, là, c’est le coup de foudre pour ce qui allait devenir mon métier ! De toutes façons, j’étais à la base irrésistiblement attirée par la « chose » artistique. En revanche, j’ignorais totalement à l’époque que je pouvais gagner ma vie de cette façon. Mais je voulais vraiment le faire ! Et quand on veut ?

Premium Beauty News - De cette volonté va émerger tout le talent que vous aviez en vous ?

Michele Burke - Absolument ! Mais il fallait le susciter et le canaliser. Et je prends évidemment des cours. Puis ce sont les premiers contrats, entre autre avec le groupe Revlon, dans le cadre de démonstrations destinées à des magazines. Puis, début 1980, je fais une rencontre avec un couple de précurseurs, Electa and Corrado, qui possédait une boutique de maquillage avec lequel je vais travailler pendant deux ans. Vraiment précurseurs… car les marques spécialisées qui sont aujourd’hui sur ce créneau et qui possèdent leurs propres boutiques s’en sont certainement inspirées.

Toutes ces premières années sont essentielles pour moi et, à ce stade, nous sommes en 1983, j’en suis vraiment persuadée : «  Je veux être une vraie maquilleuse professionnelle ! ».

Premium Beauty News - Les dés sont jetés mais pas dans n’importe quelle direction.

Michele Burke - C’est exact ! J’opte assez vite pour le maquillage dans le cinéma. A tort ou à raison, je pense que c’est l’une des voies royales pour exercer ce métier que j’aime tant. Et les faits vont me donner raison. Je commence par participer à deux ou trois films pour lesquels je ne suis même pas rémunérée. Je suis un peu la maquilleuse à tout faire ! Mais je sens que ma voie est entrain de se tracer. Et elle se trace assez vite. Il faut dire qu’à l’époque la ville de Montréal attire pas mal de producteurs de films, en particulier de films d’horreur. Vous imaginez dans ces conditions les champs de création qui s’ouvrent à moi. Rien de tel qu’un film d’horreur pour pouvoir déployer tout son talent de maquilleur !

Premium Beauty News - Et puis, il y a La Guerre du Feu. Un tournant !

Michele Burke - Oui, c’est vrai ! Ce film va représenter une étape majeure. Ce sera mon premier Oscar. Pour la petite histoire, aucun maquilleur n’avait accepté de partir pour sept mois de tournage dans la nature. Mais j’étais faite pour ce genre de défi.

Après, bien évidemment, c’est l’accélération. J’enchaîne plusieurs films merveilleux au Canada comme Cyrano de Bergerac, Ice Man, Le Clan de la Caverne des Ours et beaucoup d’autres films d’horreur qu’il serait trop fastidieux d’énumérer !

Premium Beauty News - Une accélération qui ne peut que vous conduire sur la côte ouest des États-Unis.

Michele Burke - La voie royale ne pouvait passer évidemment que par Hollywood. Je m’envole en 1985 et il a fallu que je recommence quasiment à zéro. On ne vous attend pas ! Il faut faire ses preuves !

Cela va être le cas avec un film, Bram Stocker’s Dracula, pour lequel j’obtiens mon deuxième Oscar. [1]

Michele Burke pendant MakeUp in New York

Premium Beauty News - Les autres films s’enchaînent et vous avez excellé au cours de ces dernières années dans plusieurs grands films comme Rock of Ages, Mission Impossible IV et III, Tonnerre sous les tropiques, The Cell, Rencontres à Elizabethtown, Spanglish, Minority Report, Pour le pire et pour le meilleur, Austin Powers 2, 3, Entretien avec un vampire, etc. Mais le cinéma n’est pas tout ?

Michele Burke - C’est vrai ! Parallèlement je travaille aussi à l’époque pour quelques grandes marques comme Max Factor, Procter & Gamble etc.

Puis en 2006, j’ai l’occasion de rencontrer l’équipe de Geka. Elle souhaite pouvoir s’adjoindre l’expérience d’une make-up artist comme moi pour développer de nouveaux applicateurs et rendre plus performants ceux déjà existants. Le challenge m’intéresse. C’est le point de départ d’une collaboration passionnante qui nous a conduit à développer de nouveaux produits comme, par exemple, le dernier applicateur de gloss « LipDefiner Max ». L’applicateur, directement inspiré de mon petit doigt, est ultra efficace en matière de chargement de formule, grâce à sa forme ergonomique. J’ai également conçu une série d’applicateurs multifonctionnels uniques pour les lèvres et les yeux. qui n’ont pas d’équivalents sur le marché... Pour l’instant !

Premium Beauty News - Quelle est votre philosophie du maquillage ?

Michele Burke - D’une manière générale le maquillage doit avant tout permettre de se sentir mieux dans sa peau. Se sentir belle ! Mais nous avons toutes des besoins différents en matière de beauté personnelle. Nous devons regarder nos visages dans la glace et nous découvrir. Trouvez un trait distinctif qui nous caractérisera, comme les yeux ou les lèvres et se concentrer dessus ! Entre la beauté et le maquillage tout est une question de découverte de soi et de l’image que nous voulons donner aux autres. Nous devons ensuite passer au crible toutes les informations sur les produits cosmétiques et les conseils de beauté afin de découvrir ce qui nous conviendra le mieux et ce dont nous avons besoin.

Ainsi, ma philosophie serait, de se concentrer sur nos caractéristiques les meilleures, de corriger ce que nous pouvons corriger et d’ignorer ce que nous ne pouvons pas changer et de le faire sans souffrance ni dommages. Il faut toujours être prête pour le changement. Ne pas rester prisonnière des mêmes couleurs ni des mêmes look tout le temps. Ne suivre les tendances, que si l’on sent qu’elles peuvent nous apporter quelque chose. Considérer avec soin la couleur et le style de coiffure qui pourra nous aller le mieux. Des soins adéquats nous aiderons à paraître radieuse. Et surtout rien ne remplacera un beau sourire.

Premium Beauty News - Ce métier que vous avez embrassé est vraiment une affaire de passion !

Michele Burke - J’ai déjà eu l’occasion de le dire. Je pense que vous avez besoin d’un amour et d’avoir en permanence un vraie passion pour ce métier. Ce n’est pas donné à tout le monde : imaginez toutes ces heures laissées et les sacrifices personnels consentis. Mais pour tous ceux qui ont cette passion et cet amour en eux, homme ou femme, ils ne pourront que réussir.

Voir en ligne : www.micheleburke.com