L’Oréal, le géant mondial de la cosmétique, vient d’inaugurer à Lyon un centre de recherche unique en son genre, entièrement dédié à l’évaluation prédictive de la sécurité et de l’efficacité des ingrédients et des produits cosmétiques. Une localisation qui ne doit rien au hasard ! Ce nouveau centre s’inscrit en effet dans le prolongement des activités de la société Episkin SNC, une filiale de L’Oréal, spécialisée dans l’ingénierie cutanée. Précisément, la création de peaux artificielles, l’ingénierie tissulaire et cellulaire, le design moléculaire : ce sont des spécialités des chercheurs lyonnais.

Longtemps considérée comme le pôle d’excellence de la recherche dermocosmétologique en France et en Europe, la région lyonnaise avait pourtant semblé s’effacer au profit d’autres acteurs, peut-être plus solidement organisés. Une situation que Dominique Bouvier, chef d’entreprise et présidente du Centre européen de dermocosmétologie (CED) à Lyon, ne souhaite pas voir durer.

Créé en 1962 à Lyon, le CED est une association très novatrice à son époque puisque l’un de ses objectifs est d’abord de réunir chercheurs et industriels. Précisions du Professeur Marie-Claude Martini, membre du conseil d’administration du CED, interrogé par Premium Beauty News :


Dominique Bouvier est convaincue que le CED est le meilleur outil pour faire émerger collectivement l’excellence des chercheurs et des industriels de la région. « Il est évident que la cosmétologie souffre d’un manque de visibilité en région lyonnaise, en dépit du très haut niveau de ses chercheurs et de nombreuses entreprises de pointe dans la filière. Il faut dire que le tissus industriel régional est à la fois très dense et très diversifié. Nous avons entrepris un gros travail de mise en lumière de l’excellence de la filière dans la région, tant auprès de l’industrie que du grand public. »

Et ces efforts portent leurs fruits. En février, le CED a organisé ses XXVe Journées européennes sur le thème de l’utilisation des cellules souches en dermocosmétologie : un succès, tant au niveau du nombre de congressistes que de l’intérêt suscité par les travaux présentés.

Pour Frédéric Bonté, Responsable de la Communication Scientifique de LVMH Recherche Parfums et Cosmétiques, ces Journées européennes constituent une occasion privilégiée d’échanges avec les chercheurs :

Pour Alain Denis, Global R&D Director de BASF Beauty Care Solutions, les liens avec les organismes de recherche fondamentale sont indispensables à l’innovation, tout spécialement dans le secteur des actifs :


Parallèlement à ces journées, le Musée des Tissus et des Arts Décoratifs de Lyon inaugurait l’exposition Lèvres de Luxe, qui retraçait pour le grand public l’histoire du rouge à lèvres. « Une occasion de valoriser le travail des industriels de la formulation, du packaging ou du design qui restent le plus souvent dans l’ombre de leurs produits, » explique Dominique Bouvier. Là encore le succès a été au rendez-vous puisqu’il a fallu prolonger l’exposition d’un mois.

Un série d’initiatives que le CED entend bien renouveler avec en ligne de mire, l’organisation d’une journée scientifique « en satellite » du congrès mondial de l’International Federation of Societies of Cosmetic Chemists (IFSCC) en 2014. De quoi donner à Lyon un petit air de capitale de la recherche cosmétique !