Succès inattendu ?

La crise, évidemment, avait largement alimenté les conversations d’avant salon. Les annulations de stands de quelques gros acteurs du marché n’étaient pas pour rassurer les membres de la filière. Et puis, les éléments s’en sont mêlés : le jour de l’ouverture, non seulement la météo était exécrable, mais, en plus, la moitié des avions en provenance de Paris était annulée du fait d’une grève surprise du personnel au sol à Orly.

Mais contre vents et marées, l’édition 2009 de Luxe Pack Monaco a finalement été, de l’avis d’une grande majorité des exposants que nous avons rencontrés, un bon cru..., un très bon cru, même. « On a vu tous les acteurs importants du marché. » Ou encore... « On a été surpris de la qualité des visiteurs et du niveau élevé de la demande ».

Les stands laissés disponibles, avaient d’ailleurs très vite trouvé preneurs parmi les entreprises issues de la liste d’attente des organisateurs.

Quand une bonne idée devient une saga

En un peu plus de vingt ans, ce salon s’est donc solidement ancré dans le paysage mondial des fournisseurs des produits de luxe. Et les deux autres Luxe Pack, à New York et à Shanghai, confirment la pertinence de ce concept.

Et pourtant, c’était loin d’être gagné en 1988, comme le rappelle le livre édité à l’occasion du dixième anniversaire du salon en 1998 (un objet rare entre les mains de quelques privilégiés !).

On apprend que beaucoup de ténors industriels de l’époque avaient fait la fine bouche pour adhérer à ce nouveau concept. Mais on y apprend aussi que la petite quarantaine d’exposants de la première heure (beaucoup de sociétés d’Oyonnax, mais aussi de firmes internationales) « croyait dure comme fer » à Luxe Pack Monaco et qu’ils s’étaient littéralement appropriés l’idée, contribuant ainsi fortement au succès de ce salon.

Dès la fin de la première édition (qui avait vu défiler 400 visiteurs !), tout le monde sentait que cette idée ferait du chemin. Et elle en fit beaucoup plus vite que ce que ces créateurs avaient pu imaginer. L’année suivante, le nombre d’exposants passait à soixante et celui des visiteurs doublait. En 1990, c’était vraiment gagné.

Et tout cela..., sous une tente ! Et oui, pendant plus de dix ans Luxe Pack s’est tenu sous la tente montée près de l’Héliport, celle qui accueille chaque année le Festival International du Cirque ! Les pionniers ont connu la chaleur, les fuites d’eau sous les orages, le froid aussi lors des hivers plus précoces. « Mais quelle ambiance ! » se souviennent avec nostalgie les exposants et les visiteurs de la première heure. Une vraie famille..., heureuse de se retrouver chaque année dans une ambiance particulièrement conviviale et chaleureuse.

Aujourd’hui Luxe Pack Monaco s’est évidemment étoffé. Mais on a l’impression que ce salon a été taillé sur mesure pour s’insérer tout naturellement dans ce déroutant mais superbe bâtiment du Forum Grimaldi.

2009 : Une édition qui veut résister à la crise !

L’édition 2009 qui vient de fermer ses portes a été pour beaucoup une véritable surprise. L’activité était intense dans les allées et sur les stands... Et parmi les exposants, une réelle volonté d’innovation a semblé être la réponse à crise.

Curieuse atmosphère, alors que certaines branches de la profession ont toujours leur activité dans le rouge (parfois très vif), affichant des chutes d’activité de 30 % à 50 %, alors que d’autres flirtent, malgré tout, avec les +15 %. Curieuse atmosphère où ceux qui avaient décidé de ne pas exposer ont été vite remplacés par ceux qui ne rêvaient que de cela. Curieuse atmosphère où, malgré une certaine euphorie de demandes (pas encore de commandes), la quasi totalité des professionnels affichait son pessimisme pour les mois à venir.

Un salon à la croisée des chemins ? Sûrement. Le « rien ne sera plus jamais comme avant » était sur toutes les bouches. Mais la question « comment tout sera-t-il alors ? » rencontre des réponses assez divergentes, quand elle en rencontre !

En tout cas, une chose apparaît à peu près sûre. Les manifestations ciblées ont de beaux jours devant elles.