L’étude conduite par le Professeur Richard Sharpe a consisté en des tests effectués sur des rats chez lesquels l’action des hormones androgènes a été bloquée. Les expériences ont confirmé que si les hormones sont bloquées, les animaux soufre de problèmes de fertilité. Cet effet des modulateurs endocriniens, les substances perturbant l’effet des hormones, était déjà bien documenté et cette nouvelle recherche permet surtout de confirmer des résultats antérieurs.

Bien que cette recherche ne portait pas spécifiquement sur les cosmétiques, le Professeur Richard Sharpe, a déclaré dans une interview pour le site d’actualités de BBC Scotland, qu’il recommanderait de ne pas utiliser de parfums ou de cosmétiques contenant des substances «  dont on sait que, dans de plus grandes concentrations, elles peuvent avoir des effets biologiques ». Sharpe a bien ajouté qu’il n’y avait aucune preuve que le même phénomène se produise chez l’être humain. Mais les titres publiés dans les médias anglophones laissaient peu de place au doute : « Infertilité et cancer liés aux parfums », « Parfums et craintes pour la fertilité », ou même « Les femmes mises en garde contre l’usage de parfums durant la grossesse ».

Dans un communiqué publié sur son site Internet, l’Association britannique des cosmétiques, produits de toilette et parfums (Cosmetic, Toiletry and Perfumery Association - CTPA) s’est déclarée peu surprise « que nourrir des animaux avec d’importantes doses de ces substances produise des effets négatifs. Il est toutefois important de considérer que dans le cadre d’une utilisation cosmétique normale, les personnes ne sont exposées qu’à de très faibles doses ».

L’association professionnelle a également rappelé que la question des modulateurs endocriniens n’était pas nouvelle et qu’elle avait déjà fait l’objet d’importantes investigations scientifiques, à la fois par l’industrie des cosmétiques et par des scientifiques indépendants.

De nombreux reproches de sensationnalisme ont encore été adressés aux médias. Susan Seenan de l’Infertility Network a ainsi indiqué : «  Je serai la première à alarmer les femmes, si seulement ces tests avaient été faits sur des humains. »