Premium Beauty News - Quelle est la situation des fabricants de cosmétiques brésiliens dans le contexte économique actuel ?

Joao Carlos Basilio Da Silva - En fait, la sixième participation de l’ABIHPEC [1] à Cosmoprof a été affectée par la crise économique. Nous comptons moins d’exposants qu’en 2008 car plusieurs sociétés brésiliennes ont choisi de centrer leurs investissements sur le marché domestique et sur la consolidation des marchés internationaux déjà ouverts.

En raison de sa taille et de son dynamisme, le marché brésilien des cosmétiques, des produits de toilette et des parfums peut être considéré comme un solide abri par temps de crise internationale. Avec 8,6% de part du marché mondial, selon Euromonitor, le Brésil se classe troisième, juste derrière les États-Unis (15,6%) et le Japon (10,1%).

Joao Carlos Basilio Da Silva, le Président de l’ABIHPEC

Premium Beauty News - Quelles sont les principales tendances du marché brésilien ?

Joao Carlos Basilio Da Silva - À la différence de l’Europe, le marché brésilien est caractérisé par une préférence pour les longs cheveux. En conséquence, le segment des soins capillaires est le plus important au Brésil et celui où les sociétés brésiliennes se montrent les plus innovantes. Selon Euromonitor, le Brésil détient un cinquième (20,6%) du marché mondial des après-shampooings.

Premium Beauty News - Qu’en est-il de la tendance « nature » ?

Joao Carlos Basilio Da Silva - Les consommateurs du monde entier sont de plus en plus conscients de l’intérêt de maximiser la quantité d’ingrédients naturels dans les produits cosmétiques. Les consommateurs brésiliens eux-aussi recherchent davantage de produits naturels. De ce point de vue, l’écosystème brésilien et sa biodiversité constituent un solide atout pour notre industrie. En effet, cette biodiversité est un fantastique réservoir d’actifs cosmétiques. Parmi les 250 000 espèces de plantes indigènes qui sont répertoriées au Brésil, seulement 300 ont été évaluées au regard de leur potentiel cosmétique et pharmaceutique.

Premium Beauty News - Quels sont vos principaux objectifs à l’international ?

Joao Carlos Basilio Da Silva - En 2008, les exportations brésiliennes de cosmétiques, produits de toilette et parfums ont augmenté de 20,5%, à 647,8 milliards de dollars. Les sociétés brésiliennes exportaient dans 140 pays en 2008, à comparer à 90 en 1998.

En ce qui concerne l’Europe, les sociétés brésiliennes ont établi leurs plus fortes positions en Europe orientale et au Portugal. Même si, en Europe de l’Ouest, la part de marché du Brésil est relativement faible, il n’y a pas d’obstacle à la croissance. Les produits de beauté brésiliens ont une bonne image, ils sont bien acceptés par les consommateurs, et leur prix est attractif pour les importateurs et les détaillants.

Au cours des dix dernières années, le Brésil a enregistré une croissance cumulée de 357,6% de ses exportations, alors que, dans le même temps, les importations n’augmentaient que de 65,6%. Notre balance des paiements est devenue positive en 2002. En 2008, l’excédent total s’élevait à 182 millions de dollars US, en croissance moyenne de 11% par l’an passé. Mais gagner du terrain sur les marchés internationaux demeure un véritable défi.

Notre but est de rejoindre le club des exportateurs à un milliard de dollars d’ici une ou deux années.

Premium Beauty News - À part la biodiversité amazonienne, quels sont les principaux atouts de l’industrie brésilienne des cosmétiques ?

Joao Carlos Basilio Da Silva - La créativité est certainement l’atout le plus important. Elle aide l’industrie brésilienne à surmonter son handicap technologique vis-à-vis des producteurs européens et japonais. Les sociétés brésiliennes se sont montrés capables de créer des cosmétiques avec un rapport qualité/prix intéressant.