Un panel d’environ 1000 produits

Près de 170 entreprises, parmi 230 volontaires, ont été sélectionnées pour participer à la phase d’expérimentation de l’affichage environnemental des produits de consommation qui débutera en France à partir du 1er juillet 2011.

Les entreprises ont été sélectionnées sur la base du caractère immédiatement opérationnel de leur projet, en vue d’un démarrage dans les temps, et dans le but de constituer un panel varié de produits de tous secteurs, centré sur la consommation courante des ménages. Au total, ce sont environ 1000 produits qui sont concernés, principalement l’alimentaire et les boissons, l’équipement (électrique, électronique, ameublement), la papèterie et les produits d’impression, l’habillement, les produits d’hygiène et les cosmétiques.

La ministre de l’écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet

Dans le secteur cosmétiques, plusieurs entreprises ont été sélectionnées pour cette phase de test, il s’agit des Laboratoires Vendôme (groupe Johnson & Johnson) avec sa marque de shampooing et gel douche Le Petit Marseillais, de L’Occitane en Provence, du groupe L’Oréal (Laboratoires Garnier), de Natura Europa SAS, la filiale en France du groupe brésilien, du groupe Pierre Fabre Dermo Cosmétique, avec sa marque Ducray, de Sephora (groupe LVMH) et de Weleda.

Expérimentation en ordre dispersé

Contrairement à ce qui a déjà été expérimenté dans d’autres pays, notamment au Royaume-Uni, ou par certains distributeurs en France, le Ministère de l’écologie a retenu une approche multicritères, qui ne se limite pas aux seules émissions de gaz à effet de serre mais qui prend également en compte les autres impacts du produit, comme la pollution de l’eau. Le but est d’éviter les transferts de pollution.

Mais l’expérimentation se fera en ordre dispersé. Les modalités de l’affichage risquent ainsi de différer d’un produit à l’autre, dans leurs formes comme dans leurs contenus. De nombreuses entreprises ne prévoient pour l’instant que des modes de communication dématérialisés, via internet et les téléphones mobiles, mais certaines s’engagent dès à présent sur un affichage en magasin ou directement sur les produits, les emballages ou dans leurs catalogues. Quant à l’information transmise, elle se fera en valeur absolue pour certains, sous la forme d’une note sur une échelle de 1 à 10 ou encore de graphiques pour d’autres.

Du coté des écologistes de France Nature Environnement on soutient plutôt l’idée d’une note unique, synthétisant plusieurs critères, et facilement visible sur le produit ou sur son emballage.

En ce qui concerne les méthodes de calcul, là encore, elles varieront d’une catégorie à l’autre, voire d’un produit à l’autre. L’ADEME [1], l’AFNOR [2] et les industriels travaillent depuis plusieurs années à l’élaboration de référentiels par groupes de produits et à l’élaboration de bases de données. La majorité des entreprises participant à la phase d’expérimentation le fait d’ailleurs dans le cadre d’un collectif. C’est ainsi que les producteurs de lessive (Colgate-Palmolive SAS, Henkel France Mc Bride SAS, Novamex, Procter & Gamble, Reckitt Benckiser France, Unilever) se sont associés dans le cadre d’une opération pilotée par l’Association Française des Industries de la Détergence, de l’Entretien et des Produits d’Hygiène Industrielle (AFISE).

En revanche, pour les cosmétiques, la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA), qui animait le groupe de travail chargé d’élaborer un guide d’affichage environnemental pour les shampooings, a laissé ses membres se présenter en ordre dispersé. Principale raison : d’importantes divergences méthodologiques entre les parties prenantes.

Au Ministère de l’écologie on minimise ces difficultés en indiquant que l’objectif de la phase d’expérimentation est précisément d’évaluer sa faisabilité technique et économique, de tester différentes options pour retenir les plus intéressantes. Le « degré de visibilité par les consommateurs » ainsi que « la lisibilité et la compréhensibilité des différents formats » devraient à ce titre constituer des facteurs clés de l’évaluation.

Prochaines étapes

Dans l’immédiat, les entreprises participantes, qui pour la plupart ne sont pas encore totalement prêtes, doivent effectuer ou finaliser les analyses environnementales des produits qu’elles ont sélectionnés. La diffusion effective d’informations auprès des consommateurs commencera dès le 1er juillet 2011, date à laquelle débutera officiellement la phase d’expérimentation, pour une durée de un an minimum. L’évaluation des opérations lancées par chaque entreprise et de l’expérimentation nationale dans son ensemble débutera à partir du deuxième semestre 2012. À l’issue de la phase d’expérimentation, un bilan sera transmis au Parlement qui décidera de l’opportunité de généraliser et de rendre obligatoire le système.