Le slogan de Cinqpats, « Beauty Applications », est là pour le rappeler : en matière d’innovation on est et on reste dans le concret, « d’autant qu’une innovation n’est vraiment utile que lorsqu’elle permet d’augmenter vos parts de marché » insiste Jean-Louis Mathiez.

Retour sur une démarche

Jean-Louis Matthiez, Cinqpats

Les deux premières années d’existence de Cinqpats société, à laquelle est associé Jean-Luc Perrier (ex Risdon/AMS) auront été pour le moins, toniques, « telles que l’on pouvait les imaginer ! » insiste Jean-Louis Mathiez. « Heureusement pendant cette période, nous avons reçu le soutien précieux de nombreux acteurs du monde de la cosmétique, comme par exemple Jacques Gerbron (ex Coty/Lancaster). »

Assez vite pourtant l’intuition de départ s’est confirmée juste : le besoin d’innovation est au rendez-vous mais surtout une innovation qui se conçoive dans la faisabilité du produit. « On ne vend pas d’idées, on ne vend pas de produits, on permet aux marques et à leurs fournisseurs de concrétiser des projets complets. La faisabilité est mesurée suivant les critères de performance, qualité, coût, délai et propriété intellectuelle. Cinq critères, Cinqpats, » souligne Jean-Louis Mathiez.

Ce sont les grandes et moyennes entreprises qui vont être rapidement le cœur de cible de l’entreprise. Ainsi qu’il le souligne : « Ce sont celles qui veulent accroître leurs parts de marché grâce à l’innovation. » Ce sont des besoins qui ne concernent pas seulement le packaging à proprement parler, mais aussi le produit dans son intégralité : «  C’est pourquoi il y a toujours dans notre offre, une partie contenant, une partie distribution, et une partie application du produit. »

Parmi les clients et partenaires de la première heure nous pouvons citer Coty, LVMH, Selva, Oekametall, Coslab, EuroCosmeticAsia, E-Scent, Cosnova…

Du mascara au lip gloss en passant par l’airless

L’équipe de Cinqpats qui compte à présent cinq personnes, dont Isabelle Maurouard (ex Bourjois et ex Coty), Sophie Robbe (ex Coty) et Mark Lebeau (designer, concepteur 3D), a pour chevaux de bataille évidemment le mascara, mais aussi l’airless, bientôt le rouge à lèvres, sans oublier … les atomiseurs à poire. Jean-Louis Mathiez s’explique : «  Il est vrai que notre réputation s’est bâtie au cours de ces premières années sur le mascara et l’airless, mais nous travaillons également sur d’autres concepts. »

Nouvelle brosse mascara "Combrush" pour un volume maximum et une excellente séparation

Du côté airless on peut rappeler que Cinqpats propose plusieurs innovations basées sur les apports technologiques des sociétés telles que Gaplast en Allemagne et Tirrit en Chine.

La conception de la pompe permet la montée en ligne du produit avec peu de pertes de charges : elle peut ainsi aspirer des produits très visqueux ou de textures collantes, ou même des produits raisonnablement hétérogènes. Le procédé pour la conception du flacon « co-extrudé » ( breveté par Gasplast ), permet de maintenir la poche interne en deux points fixes, en haut et en bas du flacon, de telle façon que cette dernière se contracte sans risques d’occlusion du produit. Cette conception garantit ainsi un taux de restitution proche de 100% avec une dose constante du début à la fin.

La dernière innovation de Cinqpats en passe de se concrétiser : un airless bi-compartiment qui va délivrer du dentifrice haut de gamme… Une application qui en cache d’autres, … dans la cosmétique.

Concernant les mascaras, la position de Jean-Louis Mathiez est claire : «  C’est un peu le trop plein de gadgétisation du produit. De plus, tous ces moteurs électriques qui vibrent ou chauffent ne me semblent pas compatibles avec les notions d’environnement. En revanche, on peut très bien travailler sur des fonctionnalités, mais… sans moteur ! »

L’avenir proche en rouge et en poudre

Visiblement les créneaux du rouge-à-lèvres et de la distribution de poudre libres à l’aide de vaporisateurs à poires, intéressent vivement le marché… et, « nous sommes évidemment dessus ! » nous confie Jean-Louis Mathiez.

Mais il nous révèle aussi : «  Concernant le rouge-à-lèvres, nous travaillons sur un concept clé en main avec l’aide d’Oséo Innovation, et qui devrait voir le jour assez rapidement. Quant au pulvérisateur à poire, il répond à une forte demande qui ne va que s’amplifier dans les mois à venir. C’est un vecteur délaissé depuis le début du 20ème siècle mais qui est en train de refaire surface. La poudre peut véhiculer du soin, un traitement, un parfum… Toute l’astuce évidemment, c’est de maîtriser la pulvérisation et d’arriver à doser. On y travaille ! »