Sandie Jaidane et Michel Gutsatz, co-concepteurs du Natural Beauty Summit

Premium Beauty News - Le marché des produits naturels et biologiques se différencie et se complexifie rapidement. Reste-t-il un marché de niche ?

Michel Gutsatz et Sandie Jaidane - Non : il devient "mainstream". Il est porté par des taux de croissance annuels d’environ 6 à 8% - ce qui est plus du double de ceux de la cosmétique "classique". Et puis les consommateurs sont de plus en plus exigeants et demandent aux marques de faire la preuve, non seulement de l’efficacité, mais aussi de l’innocuité de leurs produits : c’est par souci de leur santé qu’ils consomment de plus en plus de produits de beauté naturels et bio.

Premium Beauty News - Le Natural Beauty Summit va insister sur le rôle de la distribution ?

Michel Gutsatz et Sandie Jaidane - Nous allons aborder trois canaux de distribution"non standards" : les pharmacies / les magasins alimentaires bio / internet. Nous allons en particulier aborder la nécessaire complémentarité entre le web et les "brick and mortar". Nous verrons ainsi que les canaux de distribution des produits de beauté naturels et bio vont bien au-delà du sélectif traditionnel et que les marques doivent avoir des stratégies diversifiées : rien ne sert de viser à tout prix un référencement dans la distribution spécialisée... qui ne sait pas toujours bien vendre ces produits.

Premium Beauty News - La multiplication des définitions de produits naturels et biologiques apparaît souvent comme une source de confusion pour le consommateur. Que peut-on attendre de la publication annoncée d’une norme ISO sur ce sujet ?

Michel Gutsatz et Sandie Jaidane - L’harmonisation des 5 labels européens qui vient de donner naissance au cahier des charges européen Cosmos Standard qui présente 2 niveaux de certification, naturel et bio. De même, le cahier des charges européen et bientôt international Natrue qui présente une vraie définition de ce qu’est un cosmétique naturel devraient simplifier la compréhension du consommateur à la recherche de plus de clarté !

La norme internationale ISO en préparation à pour base de travail ces 2 cahiers des charges et proposera une norme internationale d’ici 4 ans ; à terme elle apportera une définition spécifique mais surtout permettra de maintenir un marché international ouvert et encouragera notre industrie à innover en matière de cosmétiques naturels !

Premium Beauty News - L’emballage semble devoir être la grande affaire du moment en matière de développement durable pour les cosmétiques ?

Michel Gutsatz et Sandie Jaidane - Le développement durable en cosmétique est très souvent une histoire de choix de packaging ; en effet, il est plus simple de choisir un packaging plus ’eco-friendly’ ou ’environnement friendly’ que d’opérer une refonte de la formule, en y intégrant plus de naturalité.

Premium Beauty News - Cependant qu’appelle t-on éco-packaging ?

Michel Gutsatz et Sandie Jaidane - C’est là toute la question effectivement. Bio-matériaux, polymères bio-sourcés, plastiques régénérés, emballage recyclé ou recyclable, emballage pérenne, emballage certifiable, réduction matière, maîtrise d’énergie, compensation carbone, fabrication locale... La démarche d’éco-packaging ne peut se résumer à l’une de ses démarches travaillée de façon isolée mais doit être pensé de façon transversale et globale.

Dans une véritable démarche environnementale, les marques doivent considérer l’emballage différemment. Les nouvelles attentes des consommateurs ainsi que les législations sur l’information environnementale, peuvent être une opportunité de reconsidérer le processus de fabrication dans son ensemble, puis d’adapter une communication spécifique, lisible et compréhensible par les marques et par les consommateurs finaux, en quête de produits respectueux de l’environnement et d’engagement des marques en matière de responsabilité environnementale.

Reste à savoir quelles sont les limites et contraintes (coût élevé, esthétisme, résistance, interférence contenu/contenant...) d’une telle démarche. Peut-on concilier les attentes des marques et des consommateurs avec ces nouvelles contraintes et les nouvelles fonctions environnementales dont il doit s’enrichir ?

ILEOS, Alcan, Leoplast viendront nous exposer leurs points de vue.