Polluant bioaccumulable

La Commission européenne vient d’annoncer sa décision de déplacer le musc xylène [1] de la liste des substances candidates vers la liste des substances soumises à autorisation, comnnue également sous le nom d’Annexe IV, dans le cadre du règlement REACH [2]. Cela signifie qu’il sera progressivement retiré puisque les substances figurant à l’annexe XIV ne peuvent pas être mises sur le marché ou utilisés, sauf si une autorisation a été accordée pour un usage spécifique.

Le musc xylène était une substance parfumante très répandue et fut l’un des muscs synthétiques les plus largement utilisés dans l’industrie de la parfumerie avant de décliner au début des années 1990.

En tant que polluant très persistant et hautement bioaccumulable dans le milieu aquatique, le musc xylène a été la première molécule à figurer parmi les substances « extrêmement préoccupantes » dans le cadre du règlement REACH.

La Commission a également annoncé l’interdiction de cinq autres substances : 4,4’-diaminodiphénylméthane (MDA), hexabromocyclododécane (HBCDD), bis(2-éthylexyle) phtalate (DEHP), phtalate de benzyle et de butyle (BBP) et le phtalate de dibutyle (DBP). « Ces substances sont cancérigènes, toxiques pour la reproduction ou persistent dans l’environnement et s’accumulent dans les organismes vivants. Les opérateurs désireux de vendre ou d’utiliser ces substances devront démontrer que les mesures de sécurité nécessaires ont été prises pour maîtriser les risques de manière adéquate, ou que les avantages pour l’économie et la société l’emportent sur les risques », explique la Commission dans un communiqué.

Les six substances seront éliminées progressivement dans des délais de trois à cinq ans.

Déjà interdit par l’IFRA

Toutefois, ce passage dans l’annexe IV ne devrait guère avoir d’impact sur les industriels puisque l’International Fragrance Association (IFRA) avait déjà été volontairement retiré le musc xylène des formules de parfums dans le cadre du programme d’auto-réglementation de l’industrie de la parfumerie.

Musc xylène

« Nous avons toujours pris très au sérieux nos responsabilités en matière de sécurité et, une fois encore, notre approche d’autorégulation s’est avérée être mieux en phase avec les connaissances scientifiques actuelles, plus rapide à mettre en œuvre et moins coûteuse pour l’industrie et les consommateurs », a déclaré Pierre Sivac, président de l’IFRA.

En fait, l’IFRA a interdit le musc xylène en juin 2009 [3], sur la base d’une évaluation du risque par un comité indépendant d’experts [4] qui a considéré que la substance avait des effets potentiels sur l’environnement. Selon l’IFRA, ses membres représentent environ 90% du volume global des matériaux de parfumerie.