Julien Campion, Manager de la production cosmétique du groupe Léa Nature

Créé en 1993 par Charles Kloboukoff en périphérie de La Rochelle, le groupe Léa Natures’est imposé en plus de deux décennies comme l’un des acteurs principaux de l’alimentation bio et de la cosmétique bio et naturelle. Dans ce domaine, la marque phare SO’ BiO étic, vendue en grandes surfaces, possède 28,3 % de parts de marché ce qui la place en première position avec une croissance de plus de 35%. Les marques Jonzac, Natessance et Douce Nature, vendues en réseaux spécialisés, connaissent également de fortes croissances. Au travers de ses marques, Léa Nature compte 500 références différentes en soin, hygiène, maquillage et capillaire.

Croissance continue

Le groupe accompagne aujourd’hui ce développement en phase avec les attentes des consommateurs par la mise en service d’une usine éco-conçue d’une surface de plus de 6000 m2 dédiée à la fabrication et au conditionnement de ses produits hypoallergéniques, hygiène et beauté.

« Les prémices de ce projet ont démarré en 2010, nous avions à l’origine un atelier de fabrication de 800 m2 au sein de l’entreprise. La courbe de croissance permanente depuis 2012 a fait évoluer le projet vers une ambition plus vaste. Nous passons aujourd’hui d’un atelier à une usine, un site autonome conçu autour d’un process, afin de produire avec un grand niveau de fiabilité et de qualité » assure Julien Campion, Manager de la production cosmétique du groupe. « En 2016, nous produisions 10 millions d’unités, aujourd’hui c’est 15 millions et en 2019 ce sera 20. Le chiffre a déjà doublé en deux ans, donc nous devons nous préparer à cette croissance continue qui correspond aux parts de marché prises sur les produits conventionnels », poursuit-il.

Le site se découpe en quatre parties : une zone dédiée à la fabrication qui passe de 250 m2 à plus de 1000 m2, un atelier de conditionnement de 1100 m2 disposant de cinq lignes de remplissage, 2000 m2 pour la gestion des flux emballages et matières premières et 2000 m2 pour l’administration et les laboratoires Qualité, Innovation et R&D.

Cahier des charges écologique

Fidèle à ses valeurs, le groupe s’est imposé une conception et un process spécifiques afin de limiter l’impact environnemental de la production. Trois volets ont été particulièrement travaillés : la consommation d’eau, le rejet des effluents et la consommation d’énergie.

« La cosmétique est assujettie à des consommations d’eau critiques, que ce soit pour fabriquer les produits avec de l’eau purifiée ou pour nettoyer les machines. Nous avions à cœur de nous concentrer sur ce point », explique Julien Campion.

L’approche fut de mettre en place une installation à trois étages d’osmose permettant de produire 1500 litres/heure d’eau purifiée et limitant la part de rejet à l’égout. Concernant l’eau de désinfection des outils, l’objectif est de tendre vers l’optimisation des différents cycles de rinçage, la récupération des eaux utilisées et la pasteurisation. L’optimisation de l’osmose permettra l’économie de 500m3 d’eau par an, elle sera de 1000m3 sur le processus de nettoyage. « Ce modèle devrait nous faire économiser plus de 10% de nos besoins en eau », assure Julien Campion.

Le site sera également équipé d’une station d’épuration basée sur la technologie des « disques biologiques » afin de capter l’ensemble de effluents et de pouvoir les traiter naturellement.

Par ailleurs, la majorité des matériaux sont écologiques : sols en linoléum en fibres naturelles sans PVC, ou en parquet, peintures naturelles, éclairage LED.

« Léa Nature n’était pas forcément perçue comme une référence industrielle de la cosmétique, aujourd’hui elle le devient », note Julien Campion.

Conçue pour pouvoir évoluer et s’agrandir en fonction de la croissance du groupe, l’usine sera inaugurée dans sa première phase, en janvier 2019 pour une mise en activité courant avril. Elle permettra d’atteindre l’objectif de production estimé à 21 millions d’unités en 2019, puis de 40 millions en 2021. Elle représente un investissement de 20 millions d’euros dont sept pour les équipements de fabrication et conditionnement.

« Nous devons être capables de faire des petites séries et en même temps des gels douche en grande quantité, cela correspond à la diversité de nos références. L’enjeu de cette usine est de garder notre flexibilité naturelle tout en répondant à la capacité industrielle nécessaire pour que le bio puisse prendre un essor supplémentaire », conclut le responsable de production.