Selon Promega, une société spécialisée dans les sciences de la vie, et BASF, géant de la chimie et important fournisseur d’ingrédients pour l’industrie des cosmétiques, leur nouvelle méthode entièrement in vitro peut détecter avec fiabilité le potentiel allergénique des substances chimiques ou naturelles.

Nouvelle lignée cellulaire

La méthode est basée sur l’utilisation d’une lignée cellulaire nouvellement mise au point par des chercheurs de l’Hôpital universitaire RWTH d’Aix-la-Chapelle. En effet, les chercheurs ont modifié un gène rapporteur [1] de Promega, de sorte que les réactions de stress soient couplées à un signal lumineux. Cette construction génétique a ensuite été insérée de façon stable dans des lignées de cellules de peau humaine. « Nos vecteurs de luciférase [2] traduisent les changements cellulaires en un signal luminescent. En mesurant la luciférase nous pouvons donc détecter facilement les réactions de stress dans les cellules de la peau, » explique le Dr Katarina Bohm, directeur du marketing de Promega.

Ensuite, la nouvelle lignée cellulaire a été testée par BASF et une méthode normalisée a été développée pour permettre une évaluation fiable du potentiel allergène d’une substance.

Selon les deux sociétés, « la réaction des cellules de la peau à des substances allergènes peut maintenant être évaluée dans un tube à essai. » En effet, les réactions allergiques cutanées mettent en jeu différents processus biochimiques. Cela comprend notamment la liaison d’une substance avec une des protéines de la peau qui se traduit par une réaction de stress. Les deux phénomènes sont des indicateurs précoces et fiables du potentiel allergisant de la substance testée.

Alternative à l’expérimentation animale

Auparavant, le potentiel de sensibilisation cutanée des substances devait être déterminé par des études sur animaux. Or, comme les tests sur animaux pour les ingrédients cosmétiques destinés au marché européen ont été complètement interdits depuis mars 2013, le développement de cette méthode est particulièrement important. D’autant que, simultanément, le règlement REACH impose de tester le potentiel allergène de plusieurs milliers de substances d’ici 2018.

« La combinaison de cette nouvelle méthode avec deux autres méthodes alternatives d’évaluation de la sensibilisation de la peau nous permet non seulement de réduire considérablement le nombre d’études sur animaux, mais aussi de prévoir un éventuel risque allergique avec plus de fiabilité que par le passé,  » précise le Dr Robert Landsiedel, Responsable de l’Unité de toxicologie de court terme de BASF.

Cette méthode alternative a donc été soumise à la Commission européenne (European Center for the Validation of Alternative Methods, ECVAM) pour décider si elle peut être reconnue comme une méthode standard pour les études toxicologiques en Europe.