Possibles contaminants

La législation européenne interdit l’utilisation de huit phtalates (DBP, DEHP, BBP, DMEP, DnPP, DiPP, DPP, et DiBP) dans la formulation des produits cosmétiques. Mais l’utilisation de phtalates, qui constituent une famille particulièrement vaste de molécules chimiques, demeure fréquente dans de nombreux autres secteurs de l’industrie, notamment pour la fabrication de plastiques. Ils sont, par exemple, ajoutés au polychlorure de vinyle (PVC) pour le rendre plus souple, résistant et facile à travailler et peuvent représenter jusqu’à 50% de sa masse. Or, comme le rappelle l’ANSM, les phtalates ne sont pas chimiquement liés aux matières plastiques et sont donc susceptibles d’être relargués par ces dernières. Ils peuvent donc contaminer des cosmétiques, soit au cours du processus de fabrication, soit du fait de la contamination de certaines matières premières, soit à la suite d’un relargage depuis le packaging vers la formulation.

Détection simultanée

Pour faciliter la détection de ces éventuels contaminants, l’ANSM, a mis au point une procédure d’analyse permettant de détecter et de quantifier 12 phtalates. Le détail de la procédure, qui fait appel à la chromatographie en phase gazeuse avec détection par spectrométrie de masse, a été publié dans un article du 31 août 2012 dans Journal of Chromatography A [1].

Principal avantage de cette nouvelle méthode : elle permet pour la première fois permettant de rechercher simultanément 12 phtalates, dont la totalité des huit composés interdits dans les cosmétiques, et de les doser. Selon le type de cosmétique analysé, la limite de détection des 12 phtalates selon cette méthode est comprise entre 0,5 et 2,5 μg g−1.

Cette méthode, qui est actuellement utilisée par l’ANSM au sein de ses laboratoires, a été proposée au niveau du Comité Européen de Normalisation CEN TC 392 en tant que future norme européenne. Elle sert également de base au développement de méthodes similaires adaptées à la recherche des phtalates dans d’autres produits de santé, tels que certains dispositifs médicaux.